Ses quatre jours de visites en Italie commencent au Vatican
Rome: Le pape reçoit lundi le président algérien Bouteflika
Rome, 14 novembre 1999 (APIC) Le pape Jean Paul II recevra lundi 15 décembre 1999 le président algérien Abdelaziz Bouteflika, attendu en Italie pour une visite officielle de quatre jours. A noter que le premier rendez-vous prévu durant ces journées aura lieu au Vatican, avec le pape.
A l’Institut pontifical d’études arabes et islamiques, à Rome, on souligne l’intérêt de cette rencontre, du fait que le président algérien a plusieurs fois exprimé son estime envers l’Eglise catholique depuis son élection en avril 1999.
Le 18 mai 1999, en particulier, le président Bouteflika avait écrit à l’archevêque d’Alger, Mgr Henri Teissier, pour rendre hommage à la «fidélité aux valeurs de tolérance, de solidarité et de justice» de l’Eglise catholique, qui, avait-il ajouté, «constituent aussi les sources intarissables auxquelles la société algérienne, profondément attachée à l’islam, puise les fondements de son authenticité et ses aspirations au développement social qui se situent au coeur des défis de l’heure».
«Le président Bouteflika est également sensible aux efforts de dialogue de l’Eglise avec les juifs et les musulmans», souligne encore le Père Justo Lacunza. «Cela correspond à son désir d’établir de bonnes relations avec le monde arabe et avec les pays de la Méditerranée».
Visite importante
Pour le Père Blanc de l’Institut, le président Bouteflika «se rend compte qu’il ne peut pas régler seul la pacification de son pays, et qu’il a besoin d’un soutien international. Il se montre très réaliste dans la façon d’aborder les problèmes d’Algérie, tout en prônant une réconciliation nationale».
Le Père Lacunza fait par ailleurs remarquer que cette visite à Jean Paul II sera la première du séjour en Italie du président algérien. Il estime que Abdelaziz Bouteflika doit y accorder une réelle importance.
Outre les problèmes internes de l’Algérie, le dialogue avec les pays islamiques dans lesquels vivent des minorités chrétiennes devraient être au coeur de l’entretien entre Jean Paul II et le président algérien, si l’on en croit les paroles du président algérien à Rimini, présent en août dernier à Rimini. «En tant que responsables, avec tous les moyens institutionnels et à travers une politique très attentive, nous cherchons à renforcer chez nos concitoyens le sens de la tolérance et de l’ouverture», avait-il affirmé, en insistant sur la tradition de tolérance religieuse de l’Algérie.
«Si l’Islam est religion d’Etat pour des raisons sociologiques», avait ajouté le président, nous cherchons à faire que ce même Etat veille sur le respect et sur la liberté de conscience et de culte. Les déformations introduites par l’idéologie de violence doivent être combattues avec détermination par nos Etats modernes, parce qu’elles se retournent en premier lieu contre l’Islam de civilité». (apic/imed/pr)