Ghana: les Églises chrétiennes défendent la loi anti-LGBT
La Conférence épiscopale du Ghana (GCBC)et le Conseil chrétien du Ghana (CCG) ont demandé au nouveau parlement du pays, d’accélérer le processus de vote du projet de loi sur la promotion des droits sexuels humains et des valeurs familiales qui criminalise l’homosexualité.
Le texte sur les droits sexuels humains et valeurs familiales ghanéennes a été adopté en première lecture, le 5 juillet 2023 par l’ancienne législature et par les dernières étapes du processus d’approbation. Ses adversaire le contestent estimant qu’ violerait leurs droits. Les texte prévoit notamment des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans pour les personnes qui encouragent les relations homosexuelles. Les personnes qui s’identifient comme lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexués, queers (LGBTQIA+) pourraient également être emprisonnées pour une durée de trois à cinq ans. Le projet vise en outre à retirer les services de santé à la communauté gay, y compris les médicaments contre le VIH sida.
Le projet de loi a aussi été combattu par des partenaires occidentaux du pays : Union européenne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, ancienne puissance colonisatrice. L’Ambassadrice des États-Unis au Ghana, Virginia Palmer, l’a considéré comme «discriminatoire» et «incompatible avec la tradition de société accueillante et tolérante» du Ghana. Elle a aussi estimé que son adoption ferait fuir les investisseurs.
En réponse à ces critiques, les Eglises chrétiennes dont l’Eglise catholique, regroupées du Conseil œcuménique chrétiens du Ghana, ont appelé les pays occidentaux à «mettre fin à leurs tentatives incessantes» d’imposer au pays, «des valeurs culturelles étrangères inacceptables».
Dans une déclaration commune publiée le 18 juin, la GCBC et le CCG indiquent avoir été informés que le projet de loi a été soumis une nouvelle fois en février au nouveau parlement élu en décembre 2024.
«Nous affirmons notre soutien à ce que le projet de loi soit parrainé par le gouvernement, par l’intermédiaire du Bureau du Procureur général. Ceci afin d’éviter les contestations judiciaires dont le projet de loi précédent a fait l’objet », ont relevé les deux organisations chrétiennes, espérant qu’il sera « traité en urgence, car tout le travail sur préalable a déjà été fait par la précédente législature ».
Déjà, en février 2021, l’Eglise catholique du Ghana était monté au créneau « pour condamner tous ceux qui soutiennent la pratique de l’homosexualité » dans le pays, soutenant en cela, le secrétaire exécutif de la Coalition nationale pour les droits sexuels humains et les valeurs familiales appropriés, l’avocat Moses Foh-Amoaning.
Dans un message rendu public, celui-ci avait fustigé la représentation locale de l’UE, qui avait demandé aux Ghanéens de « respecter et de tolérer les lesbiennes, les gays, les bisexuels, les transgenres, les queers et les intersexués.» (cath.ch/ibc/mp)