Le KGB aurait infiltré le Vatican dans les années 70 et 80: l’Italie: atteinte d’espionnite
Le «Dossier Mitrokhin» a été rendu public à Rome
Rome, 12 octobre 1999 (APIC) L’Italie et ses médias semblent atteints ces jours d’une crise d’espionnite aïgue. La centrale romaine du KGB avait été chargée d’introduire des agents secrets au Vatican dans les années 70 et 80, révèle le «Dossier Mitrokhin», rendu public mardi 12 octobre en Italie. Le document dresse une liste de 261 politiciens, bureaucrates et journalistes soupçonnés d’avoir coopéré, parfois à leur insu, avec l’Union Soviétique.
Selon ce rapport, «la centrale romaine du KGB avait reçu la tâche prioritaire de pénétrer les objectifs du Vatican, en particulier à cette époque – 1980 – où les services spéciaux occidentaux cherchaient à utiliser l’Eglise catholique pour des finalités anti-soviétiques»- L’information fait bien entendu la une de la presse italienne.
Parmi les moyens de procéder indiqués dans ce dossier, il apparaît que l’on recommandait aux membres du KGB de s’informer pour savoir quelles étaient les personnes qui avaient directement accès aux registres secrets du Saint-Siège, une tâche qualifiée de «délicate». Il fallait pour cela corrompre des personnes travaillant au Vatican, les plus intéressantes et les plus faciles à contacter étant les interprètes qui travaillaient à la Secrétairerie d’Etat et qui, mal payés, cherchaient des emplois d’enseignants ou de traducteurs en plus de leur travail au Vatican.
Recopié par un archiviste du KGB à partir de documents soviétiques et transmis clandestinement en Angleterre en 1992, le «Dossier Mitrokhin» avait été remis il y a quatre ans au gouvernement italien. Mais ce n’est que cette semaine que le Premier ministre italien l’a remis à un comité parlementaire chargé des enquêtes sur les questions de sécurité.
Parmi les personnes citées dans le rapport comme ayant collaboré avec le KGB dans les années 70 figurent notamment un moine franciscain italien – mort aujourd’hui -, un prêtre de l’Eglise grec-catholique d’origine ukrainienne, un vaticaniste du quotidien italien «L’Unità» – qui a nié le fait – et le directeur de l’agence de presse Adista, basée à Rome. «Nous n’avons pas vérifié l’authenticité et la véracité de l’information contenue dans les documents», a toutefois précisé lundi le comité parlementaire qui a pris l’initiative de leur publication. (apic/imed/pr)