Le Père Blanchard, «presque saint» du Jura, à l’honneur
Une conférence est proposée, le 27 août 2025 à Delémont, à l’occasion du bicentenaire de la mort de Jean-Pierre Blanchard (1762-1824), figure spirituelle marquante du Jura. L’événement mettra en lumière des aspects méconnus de la vie du prêtre.
L’Association du Père Blanchard et de la Mère Chappuis organise la conférence consacrée au parcours de l’ecclésiastique, indique le Pôle communication du Jura pastoral. Intitulée «Les aléas de la vie d’un prêtre dans la tourmente révolutionnaire: le cas de Jean-Pierre Blanchard», elle sera donnée par Nathalie Duplain, archéologue et historienne, le 27 août 2025 à 20h00 au Musée jurassien d’art et d’histoire, à Delémont. Basée sur de récentes recherches d’archives, elle mettra en lumière des épisodes méconnus de la vie du Père Blanchard entre son ordination et son exil. L’historienne replacera son destin dans le contexte plus large des prêtres émigrés du département du Mont-Terrible durant la période de grande instabilité politique qui marqua une partie de sa vie.
Au-devant des armées françaises
Jean-Pierre Blanchard, né à Undervelier en 1762, fut curé de Soyhières dès 1817 jusqu’à sa mort en 1824. Ordonné prêtre en 1788, il dut s’exiler en Allemagne quatre ans plus tard à la suite de l’invasion du Jura par les troupes révolutionnaires françaises. Il fut précepteur dans une famille noble puis lui fut confiée la paroisse de Kolbingen, dans le Bade-Wurtemberg, qui aujourd’hui encore cultive sa mémoire. Le Père Blanchard a préservé le village en se portant au-devant des armées françaises battant en retraite après la campagne de Russie. Homme de jeûne, de prière et de partage, son souvenir est celui d’un ascète et d’un prédicateur.
Dossier de béatification perdu?
Le tombeau du saint prêtre est entouré de la vénération des fidèles, qui viennent y chercher des grâces et des guérisons. Les signes miraculeux ne manquent pas, les ex-votos dans la crypte où il repose à l’église de Soyhières témoignent de ses nombreux bienfaits. Le curé Blanchard obtint des guérisons de son vivant déjà et celle de Marianne Nappez de Grandfontaine, victime d’une maladie paralysante, fit grand bruit dans la région.
Mgr Eugène Lachat, évêque de Bâle, ouvrit en 1882 une procédure de béatification. Le non aboutissement de la démarche reste aujourd’hui un mystère. Selon le Quotidien jurassien, l’explication la plus probable est que son dossier s’est perdu dans les dédales des archives vaticanes. L’Association du Père Blanchard et de la Mère Chappuis essaie de garder vivante la mémoire de ce «presque saint» du Jura. (cath.ch/com/arch/rz)