ONU: Mgr Balestrero exhorte les États à négocier plutôt qu'à se surarmer
C’est «par la force de la raison, et non par la force des armes, que la justice s’impose», a lancé à Genève, le 16 septembre 2025, Mgr Ettore Balestrero, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies. Il a appelé tous les États à adhérer à la Convention sur les armes à sous-munitions, et à investir dans l’aide aux victimes plutôt que dans la course aux armements.
«Le respect et l’adhésion au droit international, y compris au droit international humanitaire, ne sont pas une forme de faiblesse. Au contraire, ils constituent une noble forme de responsabilité envers l’humanité tout entière», a soutenu le nonce apostolique lors de la 13e réunion des États parties à la Convention sur les armes à sous-munitions.
Œuvrer à l’universalisation de la Convention tient non seulement de la responsabilité morale «envers les générations présentes et futures» mais est de plus une obligation légale, a-t-il affirmé. Il a ainsi rappelé que la protection des civils, l’aide aux victimes et la prévention de nouvelles pertes humaines figuraient parmi «les principales raisons impérieuses» motivant l’adoption de la Convention.
«Un héritage meurtrier»
Le représentant du Saint-Siège a aussi déploré que les armes à sous-munitions, avec leurs conséquences destructrices à long terme, continuent d’être produites, stockées, transférées et même utilisées dans les conflits armés. Un «héritage meurtrier» légué à ceux qui ont déjà souffert de la cruauté des conflits.
La part considérable des ressources humaines et économiques allouées à l’armement (plus de 2700 milliards de dollars en 2024) «constitue un grave déséquilibre, voire un scandale», a insisté Mgr Balestrero. D’autant que les ressources allouées à l’aide aux victimes des conflits ou aux personnes dans le besoin, à l’alimentation des affamés et à la promotion du développement humain intégral ont pour leur part diminué.
La course à l’armement doit être raisonnée
Citant le message Urbi et Orbi du pape François du 20 April 2025, il a scandé qu’«aucune paix durable n’est possible sans un véritable désarmement» et que «l’obligation pour chaque peuple d’assurer sa propre défense ne doit pas se transformer en une course au réarmement».
Si l’engagement de chaque pays à préserver sa souveraineté et sa sécurité est légitime et nécessaire, il doit toujours être accompagné de cette question: dans quelle mesure le renforcement de la puissance militaire contribue-t-il au renforcement de la confiance entre les nations et à l’instauration d’une paix durable?
Le droit à la légitime défense, a-t-il encore rappelé, n’est pas absolu. Il s’accompagne du devoir de réduire au minimum les causes de conflit et de limiter les capacités militaires au stricte nécessaire pour assurer sa sécurité. L’accumulation excessive d’armes risque sinon d’alimenter davantage la course aux armements, de susciter des craintes chez autrui, et donc de contribuer à la déstabilisation mondiale. (cath.ch(com/lb)