Rome: Présentation de la 4e édition du «Manuel des indulgences»
Une contribution au dialogue avec les Luthériens
Rome,
(APIC) «Une compréhension théologique des indulgences, même de la part des Eglises nées de la Réforme semble possible et même souhaitable», a estimé Mgr Mario Rezza lors de la présentation vendredi à Rome la nouvelle édition du «Manuel des indulgences» .
Publié par la «Pénitencerie apostolique», le tribunal du Vatican chargé des questions de conscience, ce manuel d’une centaine de pages présente en 33 points les moyens concrets de réparer leur péchés, par la prière, la pratique des sacrements, des actes de charité et de pénitence, dans une démarche intérieure de conversion. Edité d’abord en latin, cet ouvrage sera prochainement traduit en plusieurs langues, la publication en français étant annoncée pour octobre ou novembre.
Pour le cardinal William Baum, grand pénitencier, l’exposition claire de la vraie doctrine des indulgences est une véritable contribution au dialogue avec les Luthériens. Il invite à dépasser la connotation historique négative de ce terme. Luther lui-même n’avait-il pas admis que si la doctrine des indulgences était «bien prêchée, selon l’esprit et le sentiment du pape» les abus qu’il dénonçait disparaîtraient. L’abus des indulgences tenait en effet une grande place dans ses 95 thèses qu’il placarda sur la porte de l’église de Wittemberg en 1517.
Le Concile de Trente une cinquantaine d’années plus tard condamna lui aussi les abus, rappelle Mgr Rezza. Aujourd’hui la doctrine des indulgences n’est pas une «doctrine encombrante» mais une pratique liée au sacrement de la réconciliation qui invite les fidèles à un réel changement de vie et à une «solidarité surnaturelle» à travers laquelle ils peuvent réparer non seulement leur propres fautes, mais aussi celles des autres.
De fait ce quatrième édition du «manuel des indulgences» ne contient pas de nouveautés. Elle s’inspire de la constitution apostolique publiée par le pape Paul VI en 1967. Cette constitution insistait sur le fait que l’indulgence dépend avant tout de la disposition interne du cœur de l’homme et veut simplement encourager les fidèles à libérer leur cœur de tout attachement au péché.
Le nouveau manuel donne toutefois quelques éléments adaptés à la culture contemporaine. Ainsi le fait de renoncer à une cigarette ou de prier en union avec le pape par l’intermédiaire de la télévision ou de la radio peuvent être des moyens de réparer une faute. Les moyens plus classiques comme la prière pour les défunts ou le pèlerinage demeurent également. Par rapport aux éditions précédentes, un autre aspect de la démarche de conversion est mis en relief celui du témoignage public de la foi capable d’inciter des personnes éloignées de la religion à s’en rapprocher.
Le document souligne la distinction entre indulgence partielle et indulgence plénière. Qui représente une conversion totale. C’est à cette conversion totale que les fidèles sont appelés pour l’Année Sainte 2000 comme le soulignait le pape dans sa bulle d’indiction pour le Jubilé . (apic/imed/mp)