Grande Bretagne : 40 écoles chrétiennes réclament le droit au châtiment corporel
(1) traduit en français chez Albin Michel , 600 p.
Qui aime bien châtie bien !
Londres, 19 septembre 1999 (APIC) Quarante écoles chrétiennes du Royaume-Uni qui entendent maintenir les châtiments corporels vont chercher à faire invalider la législation britannique qui, depuis le 1er septembre, en interdit la pratique dans toutes les écoles.
Les écoles, qui disent avoir l’appui des parents d’élèves, vont demander à la Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg, d’infirmer l’interdiction imposée par le Parlement britannique. La loi britannique sur les normes d’enseignement interdit désormais les châtiments corporels dans les écoles privées. Elle les interdisait déjà dans les écoles publiques depuis 1987.
Plutôt que d’accepter l’interdiction, Cedar School, une petite école chrétienne de Forest Gate, quartier de l’est de Londres, a préféré fermer ses portes, car elle estime que la discipline corporelle est un impératif biblique et qu’il faut y avoir recours pour inculquer la bonne conduite et la responsabilité sociale.
On compte en Grande-Bretagne plus de 2’000 écoles privées, dont certaines sont très célèbres. Presque toutes avaient renoncé au châtiment corporel bien avant l’adoption de la loi en question.
Administré sur la main ou les fesses par une variété de moyens (main de l’enseignant, canne, battoir, pantoufle, etc.), le châtiment corporel a une longue tradition en Grande-Bretagne, où certains considèrent toujours qu’il forme le caractère et contribue à la discipline, dans l’esprit du proverbe «Qui aime bien châtie bien». Il n’y a pas si longtemps, les élèves choisis parmi les grands pour aider au maintien de la discipline dans les grandes écoles privées avaient le droit de donner la correction à d’autres élèves. Avec l’évolution du climat social, ce droit fut réservé aux enseignants ou même uniquement au directeur, avant l’abandon total du châtiment corporel dans la plupart des écoles.
Phil Williamson, directeur de la Christian Fellowship School de Liverpool, l’une des 40 écoles qui font appel de l’interdiction du châtiment corporel, a déclaré au correspondant de l’agence œcuménique ENI que tout châtiment corporel était inscrit au dossier de son école et qu’en fait on y avait rarement recours. «Un mois où on doit l’utiliser trois fois est un mauvais mois», a-t-il dit.
Phil Williamson a confirmé que son école avait cessé d’utiliser le châtiment corporel, depuis l’adoption de la législation, mais qu’elle en appellerait à la Cour européenne des droits de l’homme. Il évoque les problèmes croissants du manque de discipline, du vandalisme et d’autres délits. A son avis, en se montrant indulgent sur la question de la discipline scolaire, le gouvernement britannique appuie une expérience sociale qui s’est avérée être un échec .(apic/eni/mp)