Madagascar: l’Eglise catholique appelle au dialogue
A la suite de violentes manifestations de la population contre la détérioration des conditions de vie dans le pays, la Conférence des évêques catholiques de Madagascar (CEM) a appelé au dialogue et à la réconciliation.
Selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, au moins 22 personnes ont été tuées et plus d’une centaine d’autres, blessées lors de ces troubles, le 25 septembre ).
Les manifestations sont organisées à l’appel d’un mouvement de jeunes, «Génération Z» (Gen Z) pour protester contre les coupures intempestives répétitives quotidiennes de l’eau et de l’électricité. Cette situation a pour cause, la baisse du niveau d’eau des barrages hydro-éolectriques, due à la sécheresse et à une mauvaise gestion de la société nationale d’électricité du pays, Jimara.
Les manifestations durent depuis le 25 septembre. Elles ont entrainé la chute du gouvernement, sur décision du président Andry Rajoelina, qui a révoqué, par décret, le Premier ministre, Christian Ntsay, en poste depuis 2018. Après Antananarivo, la capitale, les manifestations se sont étendues à plusieurs grandes villes du nord (Antsiranana et Mahajanga) et du sud (Toliara). Les manifestants s’attaquent aux biens publics et privés.
Le pape Léon XIV s’est dit « attristé » par ces évènements, demandant à «prier le Seigneur, afin que toute forme de violence soit toujours évitée ». A l’occasion de l’audience générale du 1er octobre, il souhaité aussi que « la recherche constante de l’harmonie sociale, par la promotion de la justice et du bien commun » soit favorisé, a rapporté Vatican news.
Arrêter les effusions de sang
Pour sa part, la CEM a exhorté toutes les parties à «arrêter les effusions de sang, les querelles, la destruction des infrastructures et le pillage des biens humains, sous toutes les formes». «Approchez-vous les uns les autres, pardonnez-vous, avancez sereinement et négociez pour une solution durable et rapide, dans la paix et le développement où tous les peuples peuvent jouir de leurs droits fondamentaux, tels que l’électricité, l’eau, le calme, la prospérité, la paix, la sécurité», a-t-elle indiqué.
Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, elle a invité les malgaches à préserver la paix, que «les dirigeants et le peuple s’écoutent mutuellement dans le respect, que les parents et les jeunes, et dans la crainte de Dieu.
Elle a condamné les actes de destructions, de pillage et de vols pendant les manifestations, se déclarant solidaire des propriétés, des employeurs, des employés qui ont perdu leurs emplois à cause de vols et des incendies, dans de nombreux endroits dont l’association malgache des prédicateurs bibliques.
Jeudi 2 octobre, le président Andry Rajoelina a annoncé sur sa page Facebook, avoir reçu une délégation des Eglises chrétiennes, composée des représentants du Conseil oecuménique des églises chrétiennes (FFKM), de l’Eglise catholique, de l’Eglise réformée, et de l’Eglise luthérienne. «Ils sont préoccupés par ce qui se passe actuellement au pays», a-t-il publié. (cath.ch/ibc/mp)





