L'exhortation apostolique «Dilexi te» de Léon XIV en dix citations
Dans la première exhortation apostolique de son pontificat, Dilexi te, le pape Léon XIV enjoint, dans le sillage du pape François, à mettre radicalement les pauvres au centre de la vie de l’Église, et à s’engager dans la société pour éradiquer les injustices structurelles. I.MEDIA a sélectionné 10 citations clés de ce document de 121 paragraphes rendu public le 9 octobre 2025.
La pauvreté, un cri multiforme qui traverse l’histoire
«La condition des pauvres est un cri qui, dans l’histoire de l’humanité, interpelle constamment notre vie, nos sociétés, nos systèmes politiques et économiques et, enfin et surtout, l’Église. […] Il existe en effet de nombreuses formes de pauvreté: celle de ceux qui n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins matériels, la pauvreté de ceux qui sont socialement marginalisés et n’ont pas les moyens d’exprimer leur dignité et leurs potentialités, la pauvreté morale et spirituelle, la pauvreté culturelle, celle de ceux qui se trouvent dans une situation de faiblesse ou de fragilité personnelle ou sociale, la pauvreté de ceux qui n’ont pas de droits, pas de place, pas de liberté». (paragraphe 9)
Un engagement insuffisant face à l’injustice structurelle
«L’engagement en faveur des pauvres et pour l’élimination des causes sociales et structurelles de la pauvreté, bien qu’il ait pris de l’importance au cours des dernières décennies, reste toujours insuffisant. Cela est aussi dû au fait que les sociétés dans lesquelles nous vivons privilégient souvent des critères d’orientation de l’existence et de la politique marqués par de nombreuses inégalités». (10)
Des élites dans une bulle et une humanité laissée pour compte
«Dans un monde où les pauvres sont de plus en plus nombreux, nous assistons paradoxalement à la croissance de certaines élites riches qui vivent dans une bulle de conditions très confortables et luxueuses, presque dans un autre monde par rapport aux gens ordinaires. Cela signifie que persiste encore – parfois bien masquée – une culture qui rejette les autres sans même s’en rendre compte et qui tolère avec indifférence que des millions de personnes meurent de faim ou survivent dans des conditions indignes de l’être humain». (11)
Les femmes, doublement pauvres
«Rappelons que doublement pauvres sont les femmes qui souffrent de situations d’exclusion, de maltraitance et de violence, parce que, souvent, elles se trouvent avec de plus faibles possibilités de défendre leurs droits. Cependant, nous trouvons tout le temps chez elles les plus admirables gestes d’héroïsme quotidien dans la protection et dans le soin de la fragilité de leurs familles». (12)
Dans tout migrant rejeté, le Christ frappe à la porte
«L’Église, comme une mère, marche avec ceux qui marchent. Là où le monde voit des menaces, elle voit des fils; là où l’on construit des murs, elle construit des ponts. Elle sait que son annonce de l’Évangile est crédible seulement lorsqu’elle se traduit en gestes de proximité et d’accueil; et que dans tout migrant rejeté, le Christ lui-même frappe à la porte de la communauté». (77)
Découvrez intégral de Dilexit te
La «dictature de l’économie qui tue»
«Il est donc nécessaire de continuer à dénoncer la «dictature d’une économie qui tue» et de reconnaître qu’alors que les gains d’un petit nombre s’accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent d’une façon toujours plus éloignée du bien-être de cette minorité heureuse. Ce déséquilibre procède d’idéologies qui défendent l’autonomie absolue des marchés et la spéculation financière». (92)
Quand les chrétiens se laissent contaminer par la mentalité mondaine
«Même les chrétiens, en de nombreuses occasions, se laissent contaminer par des attitudes marquées par des idéologies mondaines ou par des orientations politiques et économiques qui conduisent à des généralisations injustes et à des conclusions trompeuses. Le fait que l’exercice de la charité soit méprisé ou ridiculisé, comme s’il s’agissait d’une obsession de quelques-uns et non du cœur brûlant de la mission ecclésiale me fait penser qu’il faut toujours relire l’Évangile pour ne pas risquer de le remplacer par la mentalité mondaine. Il n’est pas possible d’oublier les pauvres si nous ne voulons pas sortir du courant vivant de l’Église qui jaillit de l’Évangile et féconde chaque moment de l’histoire». (15)
L’éducation n’est pas une faveur, mais un devoir
«Pour la foi chrétienne, l’éducation des pauvres n’est pas une faveur, mais un devoir. Les petits ont droit à la connaissance, condition fondamentale pour la reconnaissance de la dignité humaine. Les enseigner, c’est affirmer leur valeur en leur donnant des outils pour transformer leur réalité. La tradition chrétienne considère le savoir comme un don de Dieu et une responsabilité communautaire». (72)
Éloge de l’aumône
«En tant que chrétiens, ne renonçons pas à l’aumône. […] Et il vaudra toujours mieux faire quelque chose que ne rien faire. Dans tous les cas, cela touchera notre cœur. Ce ne sera pas la solution à la pauvreté dans le monde, qui doit être recherchée avec intelligence, lutte et engagement social. Mais nous avons besoin de nous exercer à l’aumône pour toucher la chair souffrante des pauvres». (119)
Les pauvres ramènent à l’essentiel de la foi chrétienne
«Pour nous chrétiens, la question des pauvres nous ramène à l’essentiel de notre foi. […] La réalité est que, pour les chrétiens, les pauvres ne sont pas une catégorie sociologique, mais la chair même du Christ. […] Les pauvres sont au centre même de l’Église». (110/111) (cath.ch/imedia/ak/bh)