Le linceul de Turin serait au moins antérieur au VIIIe siècle
Turin: Un botaniste israélien rattache le Saint Suaire à Jérusalem
Saint-Louis, 4 août 1999 (APIC) Le Suaire Turin provient bien de Jérusalem et il est dans tous les cas antérieur au VIIIe siècle. Tel est l’avis du botaniste israélien Avinoam Danin, de l’Université hébraïque de Jérusalem, qui a présenté ses travaux le 2 août dans le cadre du 16e Congrès international de botanique organisé à Saint-Louis aux Etats-Unis.
A. Danin, rapproche de la Ville Sainte l’origine du linceul en s’appuyant sur l’analyse de grains de pollen et des traces de plantes et de fleurs relevées sur le Saint Suaire. Pour le botaniste, ces indices proviennent d’espèces que l’on ne peut trouver qu’à Jérusalem et dans les environs immédiats en mars et en avril. Par conséquent, selon lui, les hypothèses selon lesquelles le suaire aurait une origine européenne ne tiennent pas.
Si l’origine historique du Saint Suaire devait être confirmée à Jérusalem par les scientifiques, cela consoliderait fortement la thèse que cette pièce de lin de 4,36 m de long sur 1,10 m de large, qui porte l’empreinte mystérieuse d’un corps crucifié, est bien le linceul qui a entouré Jésus après sa mort que l’on situe généralement au 7 avril de l’an 30. A ce jour, cependant, aucune hypothèse sur le milieu et l’époque d’origine du linceul n’a réussi à emporter l’adhésion de l’ensemble de la communauté scientifique.
Peu de certitudes historiques
Pour l’histoire antérieure à son arrivée en France, il faut se limiter à des suppositions. Le linceul aurait été transporté d’Orient en Europe au cours des Croisades.
Si l’Eglise continue à entourer cette sainte relique de toute sa vénération, – le pape s’est rendu en personne à Turin l’an dernier pour la vénérer – elle invite toutefois à faire la part des choses entre la signification spirituelle du précieux objet, qui ne saurait être examinée à la loupe du savant, et sa stricte valeur historique, qui relève légitimement de la méthode scientifique.
Les principaux acquis de la recherche
Mais «la science n’a pas encore donné d’explications plausibles», avertit le site internet officiel consacré au Saint Suaire par l’archevêché de Turin. On y résume en quatre points les résultats les plus sûrs des recherches.
D’abord, l’image offerte par le linceul n’est pas une peinture, mais l’empreinte réellement laissée par le cadavre d’un homme flagellé et crucifié. L’image présente trop de traits à trois dimensions pour être comparée à une simple photographie.
Ensuite, on a retrouvé sur le linceul des pollens de fleurs qui constituent de forts indices en faveur d’une présence du Saint Suaire non seulement en Europe, mais aussi au Proche-Orient.
En outre, les analyses des traces ont révélé la présence de sang humain de type AB. En revanche, le linceul ne porte aucune trace de pigments colorants.
Enfin, en 1988, à la demande de l’ancien archevêque de Turin et avec l’accord du Vatican, un tout petit fragment du linceul a été soumis aux laboratoires des universités d’Arizona aux Etats-Unis et d’Oxford en Grande-Bretagne, ainsi que de l’Ecole Polytechnique fédérale de Zurich en Suisse. Après mesures de datation au carbone 14, ces trois laboratoires sont parvenus à la conclusion, probable à 95 %, que le tissu daterait des années 1260 à 1390 après J.-C.
Une datation au carbone 14 controversée
Cette datation reste cependant controversée. Elle est également remise en question par A. Danin. Le botaniste israélien se dit «sûr que le linceul est antérieur au VIIIe siècle». Le pollen qu’il a analysé est celui d’une espèce particulière (»Gundelia tournefortii»), le même que celui identifié en Espagne sur le Suaire d’Oviedo, une pièce de tissu de 83 x 52 cm qui présente de nombreuses taches de sang symétriques et qui conserverait, selon la tradition, l’imprégnation de la «Sainte Face» du Christ Or l’origine de ce suaire, conservé dans la cathédrale d’Oviedo, est attestée historiquement depuis le VIIIe siècle. Une étude avait par ailleurs démontré, en 1983, que le Saint Suaire de Turin et le Suaire d’Oviedo portaient des traces de sang du même type.
A supposer que l’on puisse un jour établir avec certitude que le Saint Suaire aurait servi à envelopper le corps d’un homme crucifié à Jérusalem il y a près de 2000 ans, aucune preuve scientifique ne pourrait permettre d’y reconnaître le visage de Jésus de Nazareth: ses contemporains, en effet, ne l’ont représenté sur aucun dessin ni peinture qui puisse permettre d’identifier son visage. (apic/cip/net/mp)