Premières critiques d’Amnesty international contre le MFDC

Sénégal: L’Eglise encourage le processus de négociations en Casamance

Dakar, 4 juillet 1999 (APIC) L’Eglise catholique du Sénégal encourage le processus de négociation entre le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC) et le gouvernement sénégalais. Elle souhaite que les deux parties s’assoient autour d’une table avant la fin de l’année.

Mgr Théodore-Adrien Sarr, président de la Conférence épiscopale du Sénégal, a souhaité samedi que les négociations, qui pointent à l’horizon, puissent enfin avoir lieu. Pour l’instauration d’une paix définitive en Casamance.

Séparée du reste du Sénégal par la République de Gambie (anglophone) au nord, cette province sud du Sénégal est secouée depuis décembre 1983, par une lutte sécessionniste menée par le MFDC. Ces 16 ans de troubles ont fait de nombreuses victimes militaires et civiles. Elles ont aussi provoqué la chute d’un régime, en mai dernier, en Guinée-Bissau, pays voisin situé; au sud de la Casamance, considéré; comme l’un des parrains de la lutte d’indépendance en Casamance.

Dans sa déclaration faite en marge d’une cérémonie religieuse, Mgr Sarr, évêque de Kaolack (192 km au sud de Dakar), a ajouté; que les chrétiens du monde entier vont célébrer dans quelques mois le Jubilé de l’an 2000. Cette manifestation, a-t-il ajouté; est pour se réjouir et rendre grâce à Dieu. Or on ne peut pas être dans la joie pendant que le sang coule à nos portes. Il s’est aussi félicité; au nom de ses pairs évêques du Sénégal des récentes rencontres inter-MFDC, tenues à Banjul (capitale de la Gambie) du 21 au 25 juin dernier. Ces assises avaient pour but d’harmoniser les positions des différentes fractions politiques et militaires du mouvement indépendantiste dans la perspective de négociations avec les autorités sénégalaises sur le statut de la Casamance.

Elles ont abouti à une restructuration du MFDC et au renforcement du leadership de son fondateur, l’abbé Augustin Diamacoune Senghor.

Sévères critiques d’AI

Amnesty international (AI) a par ailleurs violemment critiqué; pour la première fois depuis le début du conflit casamançais, le MFDC pour ses violations incessantes des droits de l’homme. Dans un document publié; la semaine dernière sous le titre: «Sénégal, les civils sous les obus du MFDC», AI dénonce «les exactions commises en toute impunité par le MFDC à l’encontre des civils non armés soupçonnés de collaborer avec l’administration sénégalaise». Selon AI, «des dizaines de civils, y compris des femmes et des enfants, ont ainsi été victimes de mauvais traitements, d’actes de tortures et d’homicides délibérés et arbitraires». Certaines de ces exactions, a poursuivi l’organisation de défense des droits de l’homme, semblent avoir été commises par le MFDC sur la base de critères ethniques». En effet, a souligné AI, des personnes d’ethnies manjacks, balantes, mandingues et mancagnes sont souvent la cible d’attaque du MFDC qui estime que ces populations non diolas (ethnie dominante à laquelle appartient la majorité; des responsables du mouvement) ne s’impliquent pas assez dans la lutte pour l’indépendance de la Casamance. En outre, des rebelles du MFCD tuent des soldats qui ont été faits prisonniers». (apic/ibc/ba)

4 juillet 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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