La COP30 de Belém (Brésil) n'a pas rempli les attentes de tous les participants | photo: allocution du cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État du Vatican, à la COP30 © Vatican Media
Suisse

COP30: les organisations chrétiennes suisses voient un bilan mitigé

Les organisations chrétiennes de Suisse ont établi un bilan en demi-teinte de la COP30 de Belém (Brésil), qui s’est achevée le 22 novembre 2025. Si d’importantes avancées ont émergé sur les droits des peuples autochtones, les résultats ont été décevants quant à la protection du climat.

«En ce qui concerne la sortie des énergies fossiles, le résultat est décevant; il reflète la situation internationale difficile avec le renforcement des défenseurs de ces énergies», rapporte Alliance Sud dans un communiqué.

Alliance Sud est une coalition de sept organisations de solidarité actives en Suisse, dont plusieurs chrétiennes. Sont notamment membres les œuvres d’entraide catholiques Action de Carême et Caritas. RZ

Le texte final adopté à la Convention des Nations unies pour le climat (COP30) ne mentionne en effet pas explicitement la sortie des énergies fossiles et aucun document contraignant n’a été signé. Des initiatives «individuelles» ont été prises par certains pays. Le Brésil (nation hôte) a annoncé la création de deux feuilles de route: une pour la transition hors des énergies fossiles (juste, ordonnée, équitable), et une autre pour la lutte contre la déforestation. Une coalition de 11 pays, dont la France, le Royaume-Uni et le Japon, s’est engagée à réduire les émissions de méthane dans le secteur des combustibles fossiles.

Mais des États tels que l’Arabie saoudite et la Russie s’opposent toujours à des accords plus stricts sur la fin des combustibles fossiles. Les États-Unis, premier émetteur historique mondial, étaient absents de la COP30. Alors que le sommet avait lieu, le président Donald Trump a même annoncé une extension des opérations de forage pour le pétrole et le gaz.

Les peuples autochtones ont gagné en visibilité

Sur le plan de l’entraide climatique, la COP30 a mis en place un mécanisme pour promouvoir une transition juste (»Belém Mechanism for Just Global Transition»), afin d’aider les pays à passer vers des économies bas-carbone. Un pas salué par Alliance Sud, qui évoque un mécanisme de «transition juste» visant à garantir la justice sociale dans les mesures de protection du climat.

Action de Carême se réjouit également du renforcement de la situation juridique de 38 territoires autochtones du Brésil. L’organisation y voit «une victoire pour la société civile». La COP30 a ainsi permis «de rendre visibles les revendications des communautés marginalisées.»

La Suisse doit financer sa part pour le climat

Les organisations appellent la Confédération, qui avait envoyé une délégation à Belém, à «assumer sa part de responsabilité». Elles soulignent que la Suisse est arrivée au Brésil sans avoir mis en œuvre les objectifs adoptés à la COP29 (à Bakou, en Azerbaïdjan, en 2024).

«Il est urgent que le Conseil fédéral définisse la part équitable de la Suisse dans l’objectif mondial de 300 milliards de dollars et adopte des mesures climatiques bien plus ambitieuses au niveau national», affirme Bettina Dürr, co-responsable du programme Justice climatique à l’Action de Carême.

«Il ne suffit pas de s’engager une fois par an à la COP en faveur de la sortie des énergies fossiles, note Delia Berner, experte en politique climatique internationale chez Alliance Sud. Le Conseil fédéral doit donner la priorité à la protection du climat tout au long de l’année (…)» Un objectif pour lequel la Suisse devrait mobiliser davantage de fonds publics, estime la coalition d’organisations. (cath.ch/com/arch/rz)

La COP30 de Belém (Brésil) n'a pas rempli les attentes de tous les participants | photo: allocution du cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État du Vatican, à la COP30 © Vatican Media
24 novembre 2025 | 11:50
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
Action de Carême (157), Alliance Sud (41), Caritas (182), Climat (98), COP30 (6), écologie (65)
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