Faut-il refuser systématiquement

Rome: Document du Conseil pontifical pour la famille sur la contraception

l’absolution à ceux qui ont recours à la contraception?

Rome, 20 juillet 1999 (APIC) Faut-il systématiquement refuser l’absolution à ceux qui ont recours à la contraception? Le Conseil pontifical pour la famille apporte des nuances à la question, dans un document publié par la Librairie éditrice du Vatican. Aux prêtres de discerner, explique-t-on, car, dit le document, la «perception de la contraception en Occident est telle qu’elle donne lieu à une grande ignorance de la part de ceux qui l’utilisent». Ce qui, assure le Conseil, «diminue de ce fait le caractère «volontaire et libre» de la faute que cela représente».

En d’autres termes, le confesseur est invité à faire la différence entre une personne qui recours à la contraception, mais qui a un sincère désir de progresser et une personne qui ne manifeste à ce sujet aucun repentir ni désir de remettre en question ses habitudes à ce sujet.

En 223 pages et 13 chapitres, rédigés par une série de spécialistes, ce document intitulé «Morale conjugale et sacrement de pénitence» se veut un «approfondissement» du court «Vademecum»«, publié en 1997 par le Vatican, destiné à donner aux prêtres confesseurs les points essentiels de morale relatifs à la vie conjugale.

Parmi ces sujets, celui de la contraception est traité avec une importance particulière. Sur ce point, le Conseil pontifical pour la famille, présidé par le cardinal sud-américain Alfonso Lopez Trujillo, insiste sur la nécessité d’une «formation de la conscience» des chrétiens qui reconnaissent en confession avoir recours à la contraception.

«La vérité morale sur le mariage est une vérité difficile», reconnaît le document, dans la mesure où la société actuelle est «marquée par une profonde crise de valeurs» dans laquelle «les vérités qui concernent le mariage et la famille – et spécialement le rôle de la procréation -, sont très souvent obscurcies».

La «gravité objective»

Les prêtres doivent-ils refuser l’absolution à des pénitents qui ont l’habitude de recourir à la contraception? Certes, la «gravité objective» du mal que représente la contraception ne peut pas être niée, estiment dans ce documents les théologiens du Conseil pontifical pour la famille. Toutefois, la «perception de la contraception en Occident est telle qu’elle donne lieu à une grande ignorance de la part de ceux qui l’utilisent».

«Cela diminue de ce fait le caractère «volontaire et libre» de la faute que cela représente. Dans ce cas, continue le document, le devoir du prêtre qui confesse est d’aider les pénitents à affiner leur conscience, et de les encourager à approfondir leur vie spirituelle qui les conduira à un discernement véridique sur la gravité des actes commis, puis à un chemin de repentir plus sincère».

De ce fait, dit encore le document, «le confesseur est invité à faire la différence entre une personne qui recours à la contraception, mais qui a un sincère désir de progresser dans sa vie de chrétienne pour peu à peu redresser dans son comportement ce qui n’est pas conforme, et une personne qui ne manifeste à ce sujet aucun repentir ni désir de remettre en question ses habitudes à ce sujet».

Pastorale familiale

Outre les éléments proprement religieux, c’est une étude détaillée et scientifiques sur les différents moyens de contraception qui est présentée. Elle est effectuée par un prêtre médecin du Conseil pontifical pour la famille. L’étude aborde en particulier les moyens dits de contraception qui ont des effets abortifs.

Par ailleurs un chapitre traite des moyens concrets de promouvoir une pastorale familiale respectueuse des recommandations de l’Eglise, avec des références aux centres de consultations familiales et à la promotion des méthodes naturelles de régulation des naissances. Sur chaque question, les conseils donnés aux confesseurs visent à rendre les prêtres sensibles aux difficultés d’un grand nombre de couples aujourd’hui. (apic/imed/pr)

20 juillet 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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