Brésil: 50’000 enfants et adolescents travaillent sur des décharges publiques

«Le Brésil a les moyens d’en terminer avec ce scandale»

Sao Paulo, 27 juin 1999 (APIC) Le Brésil compte aujourd’hui près de 50’000 enfants et adolescents qui travaillent sur les décharges publiques. 30% d’entre eux ont abandonné l’école et la plupart s’alimentent avec les restes de nourriture, souvent avariée, qu’ils rencontrent dans l’amoncellement des poubelles, dénonce la section de l’UNICEF au Brésil.

L’enquête de l’UNICEF, publiée fin juin, démontre que ces enfants travaillent généralement avec leurs pères dans les décharges à ciel ouvert dans les grands centres urbains du pays. Ils gagnent de un à six réais (environ de un à 5 francs suisses) par jour avec ce qu’ils trouvent dans les poubelles.

Préoccupés par cette situation, l’UNICEF, le Ministère du Milieux ambiant et le secrétariat pour le développement urbain viennent de lancer une campagne intitulée: «Jamais plus d’enfants sur les décharges publiques».

«La situation des enfants qui vivent toute la journée sur ces détritus est dramatique et inacceptable», déclare Reiko Nimi, représentant de l’UNICEF au Brésil dans une interview donnée au journal «Folha de Sao Paulo». «Ces enfants dont beaucoup désertent l’école, souffrent très souvent de maladies respiratoires et de la peau».

5’504 communes brésiliennes sont concernées, précise encore le quotidien de Sao Paulo. Un des objectifs de cette campagne est de mettre dans le coup les pères de ces enfants qui récoltent du matériel de récupération en les incitant à former des coopératives pour augmenter leur niveau de vie.

Toujours selon l’UNICEF, les camions récolteurs de poubelles les déversent dans des endroits à ciel ouvert. Et ceci dans 88% des villes brésiliennes Ces vastes étendues de déchets procurent effectivement un petit revenu pour des familles très pauvres.

«Le Brésil a pourtant les moyens d’en terminer avec cette situation inadmissible. Voir des enfants retourner, le jour durant, des détritus et accepter sans réagir que leur alimentation provienne essentiellement de restes de nourriture en décomposition, est une offense à la dignité humaine», a déclaré de son côté Joaozinho Trinta, artiste et organisateur de carnaval connu dans tout le pays. Avec d’autres artistes, il s’est engagé publiquement dans la campagne: «Jamais plus d’enfants sur les décharges publiques.» (apic/dak/ba)

28 juin 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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