France: Le fondateur de «La Vie Catholique» n’est plus
Georges Hourdin est décédé à Paris à l’âge de 100 ans
Paris, 30 juin 1999 (APIC) Co-fondateur de «La Vie catholique illustrée», de «Télérama», créateur de «l’Actualité religieuse dans le monde», le Français Georges Hourdin est décédé mardi à Paris à l’âge de 100 ans. Il avait été hospitalisé la veille, annonce le directoire du groupe de presse de «La Vie Catholique». Georges Gourdin devait quitter en 1974 la présidence des Publications de la Vie Catholique (PVC), deuxième groupe de presse catholique en France.
Georges Hourdin avait fondé en 1945 avec le soutien des dominicains «La Vie Catholique», devenu aujourd’hui «La Vie». L’hebdomadaire populaire voulait «rendre l’Eglise plus évangélique, plus communicative, plus accessible». Avec lui s’éteint une des personnalités les plus remuantes et les plus connues du catholicisme français.
Editorialiste, écrivain, parfois pamphlétaire, homme politique, éditeur, Georges Hourdin a traversé le siècle. Dans une interview accordée à l’APIC il y a quelque temps, Georges Hourdin s’était laissé aller à la confidence. Racontant notamment quelques-unes des étapes de la vie de l’Eglise, avec une indignation toujours intacte mais un cœur apaisé. «J’ai joué ma vie sur le christianisme. J’ai toujours essayé d’être chrétien et de vivre les Evangiles. La foi m’a eu, si j’ose dire».
L’homme de presse a toujours su garder une certaine liberté de ton par rapport à l’Eglise. Et même avait-il dû parfois se heurter avec elle…»L’Eglise officielle, confiait-il alors, s’est longtemps acharnée à maintenir une hiérarchie qui l’empêchait d’accepter la société moderne et démocratique, marquée par une culture scientifique et technique. Il y eu les moments précis de tension. Par exemple, après le lancement de «l’Actualité religieuse dans le monde», j’ai dû faire le voyage à Rome pour rassurer la hiérarchie catholique qui voyait d’un mauvais œil qu’on informe les catholiques du monde entier sans sa bénédiction.
Professionnellement, le défunt n’a pas fait que des journaux. «J’ai aussi écrit 40 livres et fait beaucoup de politique, comme membre de la commission exécutive du MRP, de 1945 à 1958. Le défunt avait aussi été co-fondateur, puis président de «France, Terre d’Asile».
Les dominicains ont joué un grand rôle dans sa vie. «Au fond, devait-il en effet admettre, si je suis resté dans l’Eglise, c’est grâce à eux, au Père Chenu en particulier, admirable compagnon de lutte, y compris pour quantité de foyers ouvriers. La vie dominicaine, c’est ma fatalité et mon amitié. J’ai toujours été ramenée à elle, y compris mes grandes indignations.
Avec les étapes de sa vie, Georges Hourdin avait aussi évoqué son approche de la mort. «Je suis dans la main de Dieu. Je sais profondément que nous sommes appelés par un certain nom de toute éternité et que si, au moment de notre mort, nous ne répondons pas à l’appel, nous sommes du «mauvais» côté. Mais je pense aussi que nous serons tous jugés avec miséricorde. Voyez l’épître de Saint Jacques. Je ne regrette rien car j’ai eu une vie remplie. Sur le plan familial, j’ai sept enfants: Une tribu, une horde!». (apic/pr)