Paris: Réactions après le décès de Georges Hourdin, grand patron de la presse catholique.
«Un spectateur engagé de ce siècle»
Paris, 30 juin 1999 (APIC) L’annonce du décès de Georges Hourdin, fondateur des Publications de la Vie catholique a suscité de nombreuses réactions en France, bien au-delà des milieux catholiques. Le Premier ministre Lionel Jospin a salué mercredi «un spectateur engagé de ce siècle» qui avait «toujours su affirmer courage et indépendance d’esprit». Il a évoqué «un homme de grande culture» et «un chrétien convaincu» et rappelé qu’il «avait compris avant d’autres l’importance de la télévision».
Pour Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’intérieur, Georges Hourdin «était un repère», «un de ces hommes au regard à la fois perçant et bon qui nous aidait à voir au-delà de l’horizon.» Et d’ajouter : «Sa noblesse d’esprit l’éloignait de tous les conformismes… Il avait compris que l’universalisme véritable à notre époque était dans le combat pour le développement et la croissance des jeunes nations.» La Vie, qui avait salué le centième anniversaire de Georges Hourdin en janvier, a retardé sa parution de 24 h afin de consacrer 24 pages à un hommage spécial à son fondateur.
Né le 3 janvier 1899 à Nantes, Georges Hourdin a suivi des études de sciences politiques et de droit. Il est devenu journaliste en 1927. Rédacteur au Petit Démocrate puis rédacteur en chef de l’hebdomadaire Temps Présent de 1937 à 1940, il avait co-fondé en 1945 La Vie catholique illustrée, devenue «La Vie». Homme de presse particulièrement inventif, il est le co-fondateur, en 1950, de Radio-Cinéma devenu Télérama en 1961 – un hebdomadaire qu’il a longtemps porté à bout de bras jusqu’à ce qu’il s’impose ensuite comme le plus beau fleuron du groupe, avec une diffusion moyenne de 651’000 exemplaires chaque semaine. En 1955, il crée les Informations catholiques internationales (aujourd’hui Actualité des Religions), en 1961 Croissance des Jeunes Nations ainsi que Images du mois en 1962 et Le Cri du Monde en 1966.
Travailleur infatigable, Georges Hourdin est resté à la tête des PVC jusqu’en 1975. En 1997, il s’était mobilisé pour empêcher la cession du groupe, dont sa famille est restée propriétaire. «Il nous laisse un précieux héritage : un groupe de presse indépendant» souligne la section syndicale CFDT de «Malesherbes Publications», l’une des filiales des PVC.
Georges Hourdin, est également l’auteur de plus d’une trentaine de livres, dont deux consacrés à Marie-Anne, sa fille trisomique, ainsi que des biographies et des ouvrages traitant de la vie de l’Eglise. Son dernier livre, «Le Vieil homme et la vie» a été publié en 1999 (Desclée de Brouwer). Dans «Dieu en liberté» (Stock, 1973), Georges Hourdin a raconté son parcours et le développement du groupe de presse qu’il a fondé et dirigé. J.C.N.
Pas de changement pour le groupe de la Vie catholique
Au moment précis où Georges Hourdin mourait à l’hôpital de Clamart, se tenait mardi 29 juin l’assemblée générale annuelle du groupe des Publications de la Vie catholique (PVC) dont il était le cofondateur. Jean-Pierre Hourdin a déclaré à cette occasion que la mort de son père ne changeait en rien les engagements de sa famille. Actionnaire principal du groupe, elle poursuit avec les autres associés «la recherche d’une solution interne au problème de transmission du patrimoine, avec pour objectif prioritaire l’indépendance et la pérennité du groupe dans l’affirmation de son identité chrétienne», précise un communiqué de presse des PVC. Cette assemblée a renouvelé la totalité des mandats des membres de l’ancien Conseil de surveillance. Ont été réélus président et vice-président de ce conseil Jean-Pierre Hourdin et Michel Houssin. Gilles de Courtivron et Jacques Giraud ont été réélus président et vice-président du Directoire. (apic/jcn/mp)