Une date de Pâques commune dès 2001
Genève: Les luthériens invités à mettre fin à la division des Eglises sur la date de Pâques
Genève, 2 mars 1999 (APIC) Le pasteur Ishmael Noko, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), a invité les 124 Eglises membres à accepter la proposition visant à mettre fin à la division des Eglises sur la date de la célébration de la fête de Pâques.
Le pasteur Noko demande aux Eglises d’examiner les propositions faites il y a deux ans lors d’une rencontre oecuménique à Alep, en Syrie. L’année 2001 serait idéale pour ouvrir un nouveau calendrier, puisque le 15 avril 2001 sera la date de Pâques selon les deux méthodes de calcul actuellement utilisées. Dans la plupart des cas, la fête de Pâques, qui marque la résurrection de Jésus Christ, est célébrée à deux dates différentes, une par la plupart des protestants et les catholiques-romains, et l’autre par la majorité des orthodoxes.
«Dans certaines parties du monde, comme au Moyen-Orient, trouver une date commune pour la célébration de Pâques par tous les fidèles chrétiens est devenu un problème urgent», rappelle I. Noko.
La rencontre d’Alep, organisée par le Conseil oecuménique des Eglises (COE) et le Conseil des Eglises du Moyen-Orient (CEMO) a proposé que les Eglises continuent de suivre le principe existant pour calculer la date de Pâques, mais en s’appuyant sur des données astronomiques très précises.
Pour fixer la date de Pâques, les Eglises d’Orient et d’Occident s’appuient sur le principe établi par le Concile œcuménique de Nicée en 325, selon lequel Pâques devait être célébré le dimanche suivant la première pleine lune après l’équinoxe de printemps. Des divergences ont surgi autour de la date parce que les Eglises ne calculent pas l’équinoxe et la pleine lune de la même manière. En outre depuis la décision de Nicée, le pape Grégoire XIII a révisé le calendrier julien pour le remettre en accord avec le soleil, en retirant dix jours de l’année 1582. Les orthodoxes n’acceptèrent pas cette décision.
Les orthodoxes russes encore réticents
Les propositions ont déjà reçu l’appui d’un certain nombre d’Eglises de traditions diverses. L’an passé, la Conférence de Lambeth des évêques anglicans les a approuvées et elle a demandé aux provinces de la Communion anglicane de les soutenir.
Pour sa part, le Concile Vatican II suivi par les papes Paul VI et Jean Paul II a souhaité l’établissement d’un calendrier unifié, à condition toutefois que cela ne devienne pas une pomme de discorde supplémentaire avec les orthodoxes. La huitième assemblée du COE réuni en décembre à Harare a également insisté sur ce projet.
L’Eglise russe – la plus grande de l’orthodoxie «confrontée à de nombreux problèmes internes, ne se sent pas en situation de faire quelque chose», relève cependant Dagmar Heller, secrétaire exécutive de la commission «Foi et constitution» du COE. Exercer «trop» de pressions sur les Eglises orthodoxes pourrait provoquer une réaction des forces conservatrices dans ces Eglises.
«Ce qui est en jeu, c’est plus que la question d’une date commune pour Pâques, c’est la question de l’unité de l’Eglise», souligne I. Noko. (apic/eni/mp)