Genève: une expérience oecuménique: le Centre de catéchèse (160189)

Genève, 16janvier(APIC) Le Centre oecuménique de catéchèse de Genève,

qui regroupe le Service catholique d’animation catéchétique et le Service

catéchétique protestant «Evangile et jeunesse», est l’une des dernières

réalisations oecuméniques à Genève. Depuis 1984 en effet, les deux organismes se retrouvent dans les mêmes locaux.

Mais cette collaboration va bien au-delà de la simple cohabitation, explique le frère Bernard Bonvin, dominicain, co-directeur du centre avec le

pasteur Henri Nerfin. Et si dans des locaux ou sont rassemblées une vaste

documentation qui émanent des deux confessions, les deux programmes de

catéchèse sont séparés, il en existe cependant un, commun, appelé «Chantier». Ce programme là est destiné aux enfants de sixième année (12 ans).

Parmi les autres expériences, on peut relever la célébration oecuménique

des confirmations des handicapés mentaux ou les initiatives communes des

paroisses catholique de Collonge-Bellerive et protestante d’Anières-Vésenaz.

De l’enfance à l’adolescence

L’objectif de la catéchèse, fait remarquer le frère Bonvin, est de dispenser une formation chrétienne à tous les enfants, des plus petits aux

jeunes. A cet effet, des commissions élaborent des programmes: éveil de la

foi chez les petits enfants; programme pour enfants et adolescents; enfin,

un enseignement pour les jeunes qui se préparent à la confirmation. Cela,

sans parler d’une formation spécifique pour les immigrés et pour les handicapés mentaux. Quant au catéchuménat, qui s’adresse aussi bien à des enfants qu’à des adultes, il offre une initiation chrétienne à des personnes

qui en font la demande.

Ces formations s’adressent à environ 6000 à 7000 jeunes sur un total, à

fin 1988, de plus de 30.000 élèves du primaire à la fin de la scolarité obligatoire. Même s’il n’existe que des statistiques approximatives à propos

du nombre d’enfants qui se déclarent catholiques, Bernard Bonvin estime que

nombreux sont les enfants qui ne suivent qu’une formation catéchétique

réduite…et combien n’en suivent aucune?, dit-il.

Les catéchistes

Le Centre de catéchèse ne touche cependant pas que les jeunes. Il y a

aussi tout un monde d’enseignants: les catéchistes. Ce sont en effet pas

moins de 1200 personnes, essentiellement des femmes, qui prennent bénévolement ce travail en charge. L’engagement de toutes ces personnes est l’un

des points forts de notre service, souligne Bernard Bonvin, qui ajoute: «Il

faut aussi tenir compte des différentes formes de savoir, mais il est clair

que nous devons faire face au problème de l’inégalité de formation».

Autre constat, le recrutement de nouvelles catéchistes est plus difficile qu’auparavant, l’Eglise elle aussi subit le contrecoup de l’individualisme qui s’accompagne de la crise de l’engagement. Pourtant, les efforts

de formation des catéchistes sont nombreux: initiation et cours de perfectionnement; séances mensuelles de formation au niveau des paroisses. Un

parmi les problèmes majeurs qui se posent à la catéchèse est celui de la

transmission d’un savoir chrétien à travers la famille et dans une société

largement sécularisée, pense Bernard Bonvin qui ne fait pourtant pas preuve

de défaitisme: «Dernièrement, lors d’une réunion avec des parents catholiques, on remettait en cause le manque d’éducation au sein de la famille. Je

crois qu’il faut prêter attention à ce problème, dit-il avant de souligner

toute la problématique de l’interaction dans la catéchèse, et les rapports

entre prêtres, catéchèses, enfants et parents». A titre d’exemple, indique

en conclusion Bernard Bonvin, à la paroisse Saint-Joseph, des adolescents

vont prochainement s’occuper de la catéchèse des plus jeunes. (apic/pp/pr)

16 janvier 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!