Rome: Proclamation de Thomas More patron des hommes politiques
Publication du «motu proprio»
Rome, 1er novembre 2000 Le Saint-Siège a publié le 31 octobre le «motu proprio» par lequel le pape proclame saint Thomas More patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques.
Signé le matin même par Jean Paul II, ce document de quatre pages rappelle les événements essentiels de la vie de Thomas More, décapité à Londres en 1535 pour s’être opposé au projet d’Henri VIII qui voulait prendre le contrôle de l’Eglise en Angleterre. Le pape y explique les raisons pour lesquelles il a décidé cette proclamation.
Jean Paul II signale ainsi que des personnalités de diverses provenances politiques, culturelles et religieuses, lui en ont adressé la demande. «Même en dehors de l’Eglise, sa figure est reconnue comme source d’inspiration pour une politique qui se donne comme fin suprême le service de la personne humaine», affirme-t-il.
Pour le pape, c’est pour son «témoignage de la primauté de la vérité sur le pouvoir», sa «défense des droits de la conscience et sa cohérence morale», que Thomas More est vénéré. «Il se distingua par sa constante fidélité à l’autorité et aux institutions légitimes, précisément parce qu’il entendait servir en elles non le pouvoir mais l’idéal suprême de justice, souligne Jean Paul II. «Sa vie nous enseigne que le gouvernement est avant tout un exercice de vertus».
Le pape évoque par ailleurs le procès intenté contre Thomas More en 1534 alors qu’il était emprisonné dans la Tour de Londres. Il rend hommage à «l’apologie passionnée de ses convictions» qu’il prononça alors, notamment sur l’indissolubilité du mariage.
«L’histoire de Thomas More illustre clairement une vérité fondamentale de l’éthique politique, écrit enfin Jean Paul II. La défense de la liberté de l’Eglise contre des ingérences indues de l’Etat est en même temps défense, au nom de la primauté de la conscience, de la liberté de la personne par rapport au pouvoir politique». C’est là, conclut le pape, le principe fondamental de tout ordre civil, conforme à la nature de l’homme. (apic/imed/pr)