Beaucoup de ressemblances entre la Bible et le Coran
Washington: Une rencontre entre noirs musulmans et chrétiens réunit 5’000 participants
Washington, 14 novembre 2000 (APIC) Des noirs musulmans de toutes les régions des Etats-Unis, ainsi que des chrétiens et des représentants d’autres religions ont participé dimanche au «Convention Center» de Washington à une grande rencontre interreligieuse, qui se déroule du 11 au 14 novembre. Près de 5’000 participants ont répondu à l’’invitation, lancée par l’imam Warith Deen Mohammed, un leader des «Black Muslims» et Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolaris, laquelle a souligné les nombreuses ressemblances entre la Bible et le Coran.
«C’est étonnant combien de ressemblances nous pouvons trouver entre la Bible et le Coran», a affirmé Chiara Lubich, âgée de 80 ans. Devant les musulmans, plusieurs milliers, et les représentants des autres religions, la fondatrice des Focolaris a cité 82 versets du Coran parlant de l’amour de Dieu pour les hommes, puis quelques sourates ayant pour thème l’amour entre les hommes et le sens de la communauté. «C’est cet amour qui fait des hommes issus de différentes religions, quel que soit l’endroit où ils se trouvent, des pionniers d’un monde nouveau, un monde où l’humanité est une seule famille», a lancé Chiara Lubich.
Warith Deen Mohammed, 67 ans, fondateur de la «société musulmane américaine», une aile tolérante de l’islam aux Etats-Unis, a évoqué devant les participants les blessures du racisme, lequel s’est emparé de l’identité du peuple noir. Avec l’émancipation et une nouvelle prise de conscience personnelle, il est cependant possible «de se sentir comme une partie d’une seule famille universelle, comme notre père commun qui est au ciel nous a créés». L’imam noir américain a cité des passages du Coran soulignant l’unité et la dimension transcendante de l’existence humaine, «sans lesquels nous ne sommes pas vraiment des être humains» a-t-il affirmé.
Seule une falsification de la religion engendre la violence
Le cardinal William Henry Keeler, archevêque de Baltimore, a transmis aux participants un message de Jean Paul II , signé par le secrétaire d’Etat du Vatican Angelo Sodano, soulignant que «seule une falsification de la religion peut aller de pair avec la violence». Evoquant le conflit actuel du Moyen-Orient, Jean Paul II parle d’un «moment de tension dans le monde» et invite les grandes traditions religieuses à offrir leur «contribution vitale» à la recherche d’une paix fondée sur leurs «valeurs transcendantes». «Seul un véritable dialogue peut ouvrir la voie à un avenir digne de la famille humaine», estime en effet le pape.
Pour Jean Paul II, un tel dialogue suppose «un désir d’harmonie, une acceptation de la différence, une reconnaissance de l’humanité commune, un témoignage à la vérité et une disponibilité à écouter». Le pape souhaite que la rencontre interreligieuse de Washington encourage cet esprit de dialogue d’une manière «nouvelle et créative».
Peur des réactions fondamentalistes
Déjà en 1997, une rencontre entre 3’000 noirs musulmans et Chiara Lubich avait eu lieu dans la légendaire mosquée Malcolm X à Harlem. Depuis lors, les contacts entre les mouvements «Black Muslims» et «Focolaris» se sont développés et ont abouti à la rencontre de Washington. Les signes d’espérance exprimés entre le mouvement catholique d’origine italienne et les noirs musulmans américains sont d’autant plus remarquables qu’en de nombreux endroits, aux Etats-Unis, une distance est observée entre différentes religions par peur des réactions fondamentalistes.
Jamais assez de dialogue
«Du dialogue, nous ne pouvons pas en avoir assez. Il ne faudrait jamais rater une occasion», a commenté à l’agence APIC Taner Hatipoglu, vice-président de l’association des organisations islamiques à Zurich, au sujet de la rencontre de Washington. «Les rencontres communes constituent la base à partir de laquelle nous devrions construire», est d’avis Taner Hatipoglu, qui poursuit: «Il y a beaucoup de domaines, dans lesquels musulmans et chrétiens pourraient œuvrer main dans la main. Nous devrions garder les différences en mémoire et les respecter. Si nous le faisons, si nous nous comportons des deux côtés comme des êtres avec une motivation religieuse, alors nous apporterons une grande contribution à la paix dans le monde». (apic/bl/imed/bb)