L’acte de consécration à la Vierge conclut le Jubilé des évêques
Rome: Le pape Jean Paul II confie à la Vierge Marie l’avenir de l’humanité
Rome, 8 octobre 2000 (APIC) Le pape Jean Paul II a solennellement confié à la Vierge Marie l’avenir de l’humanité dimanche place Saint-Pierre à Rome, lors de la conclusion du Jubilé des évêques. En présence d’une foule particulièrement nombreuse, entouré de près de 80 cardinaux et de plus de 1’500 évêques venus des 5 continents – un tiers de l’épiscopat du monde entier! – , le pape a lu l’acte de consécration à la Vierge. Pour l’occasion, la statue de la Madone de Fatima avait été acheminée vendredi par avion du sanctuaire de Fatima à Saint-Pierre de Rome.
«Aujourd’hui nous voulons te confier l’avenir qui nous attend, te demandant de nous accompagner sur le chemin», a lancé Jean Paul II en présence de la statue de la Vierge de Fatima, qui portait, suspendu à ses mains jointes par une chaîne, l’anneau offert le pape lors de son voyage au Portugal les 12 et 13 mai derniers.
Une science sans limites bafoue le respect dû à l’être humain
«Aujourd’hui, l’humanité possède des moyens de puissance inouïe, a poursuivi le pape. Elle peut faire de ce monde un jardin, ou le réduire à un amas de cendres. Elle a acquis des capacités extraordinaires d’intervention sur les sources mêmes de la vie. Elle peut en user pour le bien, dans le cadre de la loi morale, ou bien céder à l’orgueil aveugle d’une science qui n’accepte pas de limites, au point de bafouer le respect dû à tout être humain» .
Soulignant que l’humanité se trouve à l’heure actuelle à une croisée de chemins, le pape, s’adressant à la Vierge, a insisté sur le fait que le salut est entièrement et seulement, dans son Fils Jésus: «Nous te confions tous les hommes, à commencer par les plus faibles: les enfants non encore venus au jour et ceux qui sont nés dans des conditions de pauvreté et de souffrance, les jeunes à la recherche de sens, les personnes privées de travail et celles qui sont éprouvées par la faim et la maladie. Nous te confions les familles désagrégées, les familles privées d’assistance et tous ceux qui sont seuls et sans espérance».
«O Mère, Toi qui connais les souffrances et les espérances de l’Eglise et du monde, assiste tes enfants dans les épreuves quotidiennes que la vie réserve à chacun et fais que, grâce aux efforts de tous, les ténèbres ne l’emportent pas sur la lumière», a finalement conclu le pape, avant d’exprimer le souhait que «tous les hommes découvrent le Christ, lumière du monde et unique Sauveur».
1’500 évêques rassemblés pour leur Jubilé
La veille de cette cérémonie, les quelque 1’500 évêques venus à Rome pour leur Jubilé – le plus grand rassemblement d’évêques depuis le Concile Vatican II – s’étaient déjà rassemblés sur le parvis de la basilique Saint-Pierre pour y réciter le chapelet avec Jean Paul II, sous un ciel finalement ensoleillé en dépit d’un orage qui avait éclaté peu de temps auparavant. Pour cette prière, la statue de la Vierge de Fatima avait été placée sur un socle rouge à quelques mètres de Jean Paul II, après avoir été exposée pendant toute la journée dans la basilique vaticane où les fidèles s’étaient succédés sans interruption pour la vénérer. Chacune des cinq parties du chapelet avait été guidée par un cardinal, un évêque, et une famille de l’un des continents. La dernière partie du chapelet avait toutefois été récitée en liaison radio avec les sœurs carmélites du carmel de Coimbra, au Portugal, dont fait partie Sœur Lucie. Seule survivante des trois enfants ayant vu les apparitions de la Vierge à Fatima en 1917, elle est âgée aujourd’hui de 93 ans.
Jean Paul II avait insisté la veille sur la grande responsabilité des évêques dans l’annonce de la parole de Dieu et dans la défense et la promotion de «l’unité doctrinale de leurs fidèles», lors de la messe célébrée place Saint-Pierre avec plus de 1500 d’entre eux.
Des évêques martyrs pour leur fidélité au Christ
Le pasteur est le premier responsable de la communauté ecclésiale tant dans l’exigence de communion que dans ses projets missionnaires, a souligné le pape. «Face au relativisme et au subjectivisme qui corrompent une si grande partie de la culture contemporaine, les évêques sont appelés à défendre et à promouvoir l’unité doctrinale de leurs fidèles», a répété le pape en évoquant les nombreuses voix contradictoires qui sèment aujourd’hui la confusion et le désarroi parmi les fidèles. Il a également appelé ses frères dans l’épiscopat à s’engager pour les pauvres et les défavorisés, dans la justice et dans l’amour.
Au cours de cette homélie, Jean Paul II a évoqué par ailleurs, et sous des applaudissements nourris, une série d’évêques martyrisés au XXème siècle, puis béatifiés ou canonisés par l’Eglise. Il a ainsi évoqué notamment les quatre évêques tués en Chine qu’il a béatifiés le 1er octobre, mais aussi plusieurs évêques morts dans les camps de concentration nazis, pendant la guerre civile espagnole, ou à cause du totalitarisme communiste. Enfin le pape a profité de l’occasion pour exprimer la fraternelle solidarité des évêques présents à l’égard de ceux qui sont encore persécutés actuellement, ou empêchés d’exercer leur ministère. (apic/imedia/be)