Déjà plus d’un million de pèlerins

Turin: Prolongation de l’ostension du Saint Suaire en raison des inondations catastrophiques

Turin, 22 octobre 2000 (APIC) L’ostension du Saint Suaire dans le dôme de Turin, qui aurait dû se terminer dimanche 22, a été prolongée au week-end prochain, en raison des inondations catastrophiques qui ont frappé le pied des Alpes. Cette ostension à l’occasion du Jubilé – la plus longue de son histoire récente, avec 72 jours d’exposition – a permis à plus d’un million de pèlerins de voir cette pièce de tissu de lin que d’aucuns considèrent comme le linceul du Christ. Son authenticité est l’objet de nombreuses controverses entre scientifiques.

Depuis le 12 août dernier, l’exposition a été vue par 1’041’000 visiteurs, dont 113’000 étrangers venant de 170 pays du monde, auxquels il faut ajouter environ 225’000 personnes entrées dans la cathédrale sans avoir réservé. Les «ostensions», ou expositions du Saint Suaire aux fidèles sont rares. En 1998 , une ostension du 18 avril au 14 juin avait attiré 2’106’000 personnes.

«Qualitativement, ce fut une ostension importante, et par rapport à 1998, nous avons pu offrir aux pèlerins un meilleur accueil et de nombreuses possibilités de méditation entre les expositions», a relevé l’archevêque de Turin, Mgr Severino Poletto. 3’500 volontaires ont aidé à mettre sur pied cette manifestation qui insiste sur sa dimension spirituelle. La prochaine ostension n’est pas prévue avant 2025. Entre-temps, la précieuse relique sera gardée dans un endroit protégé de la lumière.

Le Saint Suaire résiste à la science

Le suaire de Turin est à la fois un objet de vénération pour ceux qui y voient le visage du Christ crucifié, et de recherches et discussions passionnées pour les scientifiques. Certes, la science, par les procédés actuels, estime que le lin du tissu contient une proportion de carbone 14 correspondant à la période 1260-1390. Mais cette datation rend encore plus énigmatique la formation d’une image impossible à reproduire aujourd’hui. Les savants n’aiment se trouver devant un phénomène qu’ils devraient qualifier de mystère. Malgré plusieurs centaines d’expériences, d’expertises d’hypothèses et de calculs depuis un siècle, le Saint Suaire résiste toujours à la science, mais les chrétiens y voient une image absolument conforme à ce qu’attestent les Evangiles, et cette «icône de la Passion» les aide à reconnaître et accueillir l’amour du Christ et sa vie donnée pour eux, commentent les hommes d’Eglise.

L’Eglise confie aux scientifiques la mission de continuer leur enquête

Le 24 mai 1998, le pape étant venu à la cathédrale de Turin pour vénérer le Saint Suaire, l’avait rappelé: «Ne s’agissant pas d’un sujet de foi, l’Eglise n’a pas de compétence particulière pour se prononcer en la matière. Elle confie aux scientifiques la mission de poursuivre leur enquête, de manière à parvenir à des réponses adéquates aux interrogations que pose ce suaire qui, selon la tradition, aurait enveloppé le corps de notre Rédempteur lorsqu’il fut déposé de la Croix». Jean Paul II a alors souligné que «ce qui compte avant tout pour le croyant est que le Saint Suaire soit un miroir de l’Evangile. L’image qu’il porte a un lien si étroit avec ce que disent les Evangiles de la passion et de la mort de Jésus que tout homme sensible est intérieurement touché et ému à sa contemplation». (apic/cic/vis/be)

22 octobre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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