La population noire reste marginalisée
Brésil: 8e rencontre continentale de la pastorale afro-américaine
Sao Salvador, 8 septembre 2000 (APIC) Au Brésil, la communauté afro-brésilienne nettement majoritaire reste marginalisée. C’est ce qu’a expliqué aux 500 participants de la 8e rencontre continentale de Pastorale afro-américaine le député Paulo Paim. 500 délégués venus de tout le continent participent à la rencontre, ouverte lundi à Sao Salvador, capitale de l’Etat de Bahia, et qui s’achève samedi.
Accueillis par Mgr Angelo Geraldo Majella, archevêque de Sao Salvador de Bahia et primat du Brésil, les délégués ont participé à une messe présidée par Mgr José Maria Pires, ancien archevêque (noir) de Paraiba, et animée par l’importante délégation brésilienne, rapporte à l’agence Misna le Père Raffaello Savoia.
Les participants ont ensuite discuté de la communauté noire dans les contextes sociaux, politiques et religieux du Brésil. Le député Paulo Paim a introduit le débat en faisant remarquer que la population afro-brésilienne représentait 60% des 170 millions de Brésiliens, mais rares sont les Noirs qui jouent un rôle important au Parlement, dans l’Eglise ou les Forces Armées. Quant aux droits de possession des terres des descendants des anciennes populations noires, des efforts ont été faits, mais la loi interdisant la revente de ces terres risque d’être abrogée d’ici 2002, au risque d’affaiblir la communauté africaine.
Le député Paim estime d’autre part que la population afro-brésilienne doit appuyer un parti politique déjà existant et ouvert au dialogue plutôt que de créer un nouveau parti. Elle doit rechercher des solutions politiques en allant voter et en concluant des alliances solides à l’intérieur du Brésil et à l’étranger.
La rencontre avec les délégations de l’Equateur, du Pérou, de la Colombie, du Venezuela, du Honduras et d’Haïti a été l’occasion d’évoquer le «PlanColombie» adopté par le président colombien Pastrana avec l’appui des Etats Unis. Ce plan est considéré par beaucoup comme une forme d’ingérence politique dans la région, a-t-on fait remarquer lors des débats. «Il faut lutter contre la faim, la misère, l’ignorance, en d’autres termes, viser les causes des problèmes qui affligent la Colombie avant de s’en prendre aux cultures illégales de coca.» (cip/misna/mjp))
Autorité palestinienne: La liberté d’expression n’apparaît pas comme un droit
La dissidence réduite au silence
Londres/Lausanne, 8 septembre 2000 (APIC) Amnesty International dénonce l’emprisonnement, par l’Autorité palestinienne, de plusieurs dizaines de personnes qui avaient exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression au cours de ces six dernières années. Des journalistes et des dignitaires religieux ont été arrêtés et incarcérés en dehors de tout cadre légal.
Au moins 13 «prisonniers d’opinion» auraient été incarcérés depuis le début de l’année, selon Amnesty International. Dans un communiqué de presse rendu public le 5 septembre, Amnesty International accuse l’Autorité palestinienne d’empêcher les journalistes d’exercer leur droit à la liberté d’expression. Les arrestations interviennent souvent à la suite de critiques visant l’Autorité palestinienne, à propos de la corruption, des atteintes aux droits humains ou des négociations de paix avec Israël. Les «détracteurs» de l’Autorité palestinienne sont emprisonnés et libérés des semaines plus tard, voire des mois.
Le président Arafat n’a jamais ratifié le projet de Loi fondamentale, qui garantit le droit à la liberté et à la sécurité de l’individu ainsi que le droit à la liberté d’expression.
Violence physique comme moyen de pression
Les forces de sécurité ont recours à la violence physique pour dissuader les journalistes d’émettre des critiques envers l’Autorité palestinienne. En août 1998, des policiers palestiniens ont passé à tabac Munir Abu Rizq, rédacteur en chef du quotidien Al Hayat al Jadida. Il avait tenté de pénétrer au siège de la police palestinienne à Gaza pour assister à une audience du tribunal militaire d’exception devant lequel comparaissaient trois Palestiniens.
Huit signataires d’une pétition qui critiquait l’Autorité palestinienne ont été arrêtés peu après la publication de ce texte, le 27 novembre 1999. Abd al Jawad Saleh, membre du Conseil législatif palestinien, a protesté contre cette arrestation. Il a été agressé par des membres des services de renseignements le 16 décembre 1999.
Abd al Fattah Ghanem, conseiller du président Arafat pour les réfugiés, a été emprisonné après avoir déféré à une convocation de la polie palestinienne le 20 juin 2000. Son arrestation a été tenue secrète jusqu’au 27 juillet. Ses proches pensent qu’il a été placé en détention à cause de ses déclarations à la presse à propos de l’absence de règlement équitable sur la question des réfugiés palestiniens. (apic/com/fm)