le Père Léon Lejeune, est aussi mort lépreux parmi les lépreux
Belgique: 50 ans après le Père Damien, un missionnaire ardennais, (270289)
Namur, 27février(APIC/CIP) Il n’appartenait pas à la même Congrégation
religieuse que le Père Damien, mais comme son compatriote belge, le Père
Lejeune a été emporté par la lèpre dans l’île lointaine ou il était missionnaire. C’était le 18 mai 1951.
Léon Lejeune est né en 1876 à Petitvoir, un petit village près de Neufchâteau (Belgique). Aîné de 8 enfants, à moitié paralysé du bras gauche,
il connaît une enfance austère. Son Père, issu d’une vieille famille ardennaise, est ouvrier. La vie est frugale, certes, mais la mentalité est aussi
au courage et à l’esprit de service. Le soir, la prière rassemble parents
et enfants autour de la grande table ou est posée la lampe à pétrole.
Un Mariste pour les Fidji
Dès sa jeunesse, Léon rêve du sacerdoce et des missions lointaines. Les
parents acceptent cette idée, même si le départ du fils aîné représentera
un salaire de moins pour le budget familial. Léon fait donc des études à
Differt (Arlon), puis entre dans la Congrégation des Pères Maristes.
Après une première formation en Angleterre, il poursuit sa théologie à
Lyon, ou il est ordonné prêtre en 1901. Peu de temps après avoir célébré sa
première messe dans sa paroisse natale le 21 juillet, il s’embarque pour un
voyage de 40 jours vers le Pacifique, avant d’être affecté aux missions des
îles Fidji. En 1901, tout est à faire: accueillir les indigènes sans distinction de religion, instruire les enfants et les adultes, soigner les
malades, construire des écoles et des lieux de prière, développer l’agriculture et l’élevage. En peu de temps, le Père Lejeune assimilera la langue
locale; il traduira alors l’histoire sainte et rédigera un abrégé d’histoire de l’Eglise, avant de faire imprimer un catéchisme. Mais ses visites le
conduisent aussi à l’île de Makogaï, ou sont relégués les lépreux.
Après un premier séjour de 24 ans, le Père Lejeune ne reviendra qu’une
seule fois en Belgique: en 1925. Le retour dans son pays n’est pas qu’un
temps de vacances pour le religieux. Il se rendra notamment à Londres dans
le but de régler des litiges avec le ministère des Colonies. Début 1926, le
Père Lejeune est à nouveau à pied d’oeuvre. Jusqu’en 1935 ou les premiers
symptomes de la lèpre apparaissent. Le missionnaire mariste sera alors relegué avec les autres lépreux sur l’île de Makogaï. Il décide alors de leur
consacrer son ministère, raconte l’Evangile, donne des leçons de catéchisme, et entreprend de construire une Eglise. En 1949, le plus grave arrive:
la lèpre entraîne chez le Père Lejeune une dégradation physique. Il
s’éteint deux ans plus tard, le 18 mai 1951. (apic/cip/pr)