Mgr Re nouveau préfet de la Congrégation pour les évêques

Rome: Importants changements à la Curie du Vatican

Rome, 17 septembre 2000 (APIC) L’archevêque italien Giovanni Battista Re, jusqu’alors ministre de l’intérieur au Vatican, a été nommé samedi par le pape Jean Paul II Préfet de la Congrégation pour les évêques. Il succède à au cardinal Neves, dont la démission pour raison d’âge et de santé a été acceptée le jour de ses 75 ans. L’Argentin Leonardo Sandri devient Substitut au secrétariat d’Etat du Vatican.

Le cardinal Moreira Neves, préfet de la Congrégation pour les évêques depuis 1998, est atteint d’un diabète assez grave. Le pape Jean Paul II a donc accepté samedi sa démission pour «raison d’âge et de santé». Dominicain, ancien archevêque de San Salvador de Bahia, la cardinal brésilien a longtemps été présenté comme le grand «papabile» latino-américain. Mais très affaibli ces derniers mois, il avait exprimé au pape son désir d’être déchargé de ses fonctions, et s’apprête désormais à repartir pour le Brésil.

L’archevêque Giovanni Battista Re, âgé de 66 ans, succède également au cardinal Neves à la direction de la commission pontificale pour l’Amérique latine.

L’activité de Mgr Re comme «Substitut» au secrétariat d’Etat du Vatican sera reprise par l’actuel nonce apostolique au Mexique, l’Argentin Leonardo Sandri. Ce dernier a été assesseur au secrétariat d’Etat de 1992 à 1997 et suppléant de Mgr Re, avant d’être nommé nonce au Venezuela, puis au Mexique depuis mars 2000.

Re vraisemblablement nommé cardinal

Giovanni Battista Re, qui était pressenti depuis longtemps pour succéder à Lucas Moreira Neves, recevra selon toute vraisemblance la pourpre cardinalice lors du prochain consistoire, qui semble s’annoncer pour le 22 février prochain. En effet, si aucun nouveau décès de cardinal ne survient, 25 «pourpres» seront disponibles, car le nombre de cardinaux âgés de moins de quatre-vingt ans – et pouvant élire le pape en cas de conclave – s’élevera alors à 95, alors que les règles prévoient qu’ils peuvent être 120.

Né près de Brescia au nord de l’Italie, le 30 janvier 1934, le nouveau préfet de la Congrégation pour les Evêques a été ordonné prêtre le 3 mars 1957 après ses études au séminaire de Brescia. Il a étudié le droit canon à l’université Grégorienne à Rome, avant de repartir enseigner au séminaire de Brescia en 1960 et 1961.

Revenu à Rome pour étudier à l’Académie pontificale ecclésiastique, où se forment les nonces apostoliques, Mgr Re a commencé ensuite son service diplomatique auprès du Saint-Siège comme attaché de nonciature à Panama, en 1963. En 1967, il a été transféré à la Représentation pontificale en Iran, où il est resté jusqu’en janvier 1971, date à laquelle il a été rappelé à Rome pour travailler à la Secrétairerie d’Etat, où il devait être nommé assesseur le 1er décembre 1979. Le 9 octobre 1987, il a été nommé cette fois Secrétaire de la Congrégation pour les évêques, devenant ainsi archevêque, et le 13 décembre 1989, il est devenu Substitut pour les Affaires générales dans la première section de la Secrétairerie d’Etat.

Nomination de deux-tiers des évêques du monde

Mgr Re s’occupera désormais de la nomination de deux tiers des évêques du monde (ceux des Eglises orientales dépendant en effet de la Congrégation pour les Eglises orientales, et ceux des pays de mission de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples). Comme préfet de la Congrégation pour les évêques, il devient également président de la Commission pontificale pour l’Amérique Latine, dont il était déjà membre. Instituée en 1958 par Pie XII, cette Commission fait en effet partie de la Congrégation pour les évêques depuis 1969. Elle a pour finalité de conseiller et d’aider les Eglises d’Amérique Latine par une étude des problèmes doctrinaux et des questions pastorales qui leur sont propres, et de faciliter les relations entre les épiscopats de ces pays et la Curie romaine. Mgr Re, pour sa part, a eu l’occasion de manifester son intérêt pour l’Amérique Latine au cours des Journées mondiales de la Jeunesse au mois d’août dernier, lorsqu’il a reçu chez lui quatre jeunes Chiliens pendant la durée de leur séjour à Rome, la délégation chilienne – près de 5000 jeunes – représentant le groupe latino-américain le plus important.

Un Argentin d’origine italienne

Le remplaçant de Mgr Re comme Substitut de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Leonardo Sandri, est né quant à lui en Argentine en 1943, dans une famille d’origine italienne. Ordonné prêtre en 1967 pour l’archidiocèse de Buenos Aires, il est entré au service diplomatique du Saint-Siège en 1974. Il a d’abord fait partie de la Représentation pontificale à Madagascar, avant de travailler à la Secrétairerie d’Etat de 1977 à 1989, puis à la nonciature apostolique des Etats-Unis. Nommé régent de la Préfecture de la Maison pontificale en 1991, puis assesseur pour les Affaires générales de la Secrétairerie d’Etat en 1992, il est ensuite parti au Venezuela comme nonce apostolique en 1997, avant d’être nommé nonce au Mexique le 1er mars 2000.

Il maîtrise notamment l’espagnol, l’italien, le français, l’anglais et l’allemand, et est présenté par la presse italienne comme «cordial» et «dynamique», expert en nouvelles technologies, pastoral dans son attitude bien que ferme dans ses principes. Il est connu comme proche du cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège.

D’autres remplacements attendus

Dans la Curie romaine, après le remplacement du cardinal Moreira Neves, on attend également, pour raisons d’âge, ceux du cardinal Achille Silvestrini, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, du cardinal Josef Tomko, préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples, et du cardinal Edward Idris Cassidy, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens.

En attendant, le 17 septembre, le pontificat de Jean-Paul II, en atteignant une durée de 21 ans, 11 mois et 1 jour, est devenu le 8ème plus long pontificat de l’histoire de l’Eglise. Il a dépassé en effet celui du pape romain Saint Sylvestre, qui a régné de 314 à 335, tandis que le plus long «pontificat» reste celui de Saint Pierre, qui a duré 34 ou 37 ans. (apic/cic/imed/bb)

17 septembre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
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