Consternation face à la décision de la Cour d’appel

Londres: L’Eglise catholique réagit à la séparation des sœurs siamoises

Londres, 26 septembre 2000 (APIC) Dans un cas considéré comme «atrocement» difficile pour les médecins et les juges, la Cour d’appel de Londres a autorisé le 22 septembre la séparation de deux soeurs siamoises, même si cela doit entraîner la mort de la soeur plus faible. L’Eglise catholique s’est déclarée «consternée» par la décision de la Cour d’appel.

Les parents, originaires de l’ile de Gozo, dépendant de Malte, et l’archevêque Cormac Murphy-O’Connor, chef de l’Eglise catholique romaine d’Angleterre et du pays de Galles, se sont prononcés contre l’opération autorisée par la Cour d’appel de Londres. Les parents ont la possibilité de faire appel contre cette décision.

Connues seulement comme «Jodie» et «Mary», les jumelles sont reliées par l’abdomen, et elles ont deux paires de jambes situées à angle droit de leur corps unique. Elles partagent une aorte commune, ce qui permet à Mary, dont le coeur et le poumons ne fonctionnent pas, de dépendre de sa soeur Jodie pour survivre.

Si elles n’étaient pas séparées, les deux soeurs seraient condamnées à mort dans quelques mois en raison des efforts demandés au coeur de Jodie, affirment les médecins de l’hopital de Manchester, où sont nées les deux soeurs en août, qui veulent tenter l’opération pour sauver Jodie.

Cas atrocement difficile

Après la décision de la Cour d’appel, le juge Ward, parlant de ce cas «atrocement» difficile, a précisé que Mary vivait aux dépens du temps imparti à sa soeur. «Elle est incapable d’avoir un existence indépendante. Elle est condamnée à mourir.» Le juge a déclaré que le «choix le moins préjudiciable» était d’autoriser l’opération.

L’Eglise catholique fait campagne en faveur de la non-intervention. Dans un appel lancé à la Cour d’appel, l’archevêque Murphy-O’Connor a souligné que même si l’obligation de préserver la vie est sérieuse, elle n’existe plus lorsque le seul moyen de la préserver implique une grave injustice: le meurtre de Mary.

Problème moral angoissant

Après la décision, Vincent Nichols, archevêque catholique romain de Birmingham, a reconnu «le problème moral angoissant» devant lequel la Cour s’est trouvée confrontée, mais il s’est déclaré «consterné par la décision de la Cour d’appel car elle équivaut au meurtre d’une personne innocente, dont le droit fondamental à la vie sera refusé.»

Les Eglises britanniques méthodiste, réformée unie, baptiste et celle d’Ecosse, ne se sont pas prononcées. Quant à l’archevêque de Cantorbéry, George Carey, primat de l’Eglise d’Angleterre, il est resté à l’écart de ce débat considéré comme une affaire pastorale entre les parents et leur Eglise. Le responsable de l’information de l’archevêché, Arun Kataria, a fait remarquer que «certaines sensibilités pastorales doivent être respectées, et que l’archevêque soutenait de ses prières les parents et les enfants». (apic/eni/bb)

26 septembre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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