Rome: «Ce que l’on ne dit pas sur la réduction embryonnaire dans les grossesses multiples»
L’avis du Père Miranda, expert en bioéthique
Rome, 20 juillet 2000 (APIC) Le 13 juillet dernier le Conseil pontifical pour la famille publiait une déclaration dans laquelle il affirmait que la technique de réduction embryonnaire utilisée dans le cas des grossesses multiples est une forme d’avortement. Pour comprendre les raisons qui ont conduit le Conseil à publier cette déclaration, le Père Gonzalo Miranda, secrétaire du Centre de bioéthique de l’Université catholique du Sacré Coeur, à Rome, et professeur à l’Athénée pontifical «Regina Apostolorum», apporte des explications…
Le document publié par le Conseil pontifical pour la famille ne fait que rappeler et souligner quelques principes essentiels de la doctrine catholique, rappelle-t-il. «La publication de cette déclaration par le Conseil est peut-être liée au récent cas d’une femme italienne qui, après avoir subi une hyper-stimulation ovarienne dans le cadre de l’application d’une technique de reproduction assistée, a découvert qu’elle était enceinte de huit enfants». Le Père Miranda explique que dans ce cas, les «sages» conseillent une «réduction embryonnaire», ce qui revient tout bonnement à supprimer certains embryons pour que les autres puissent vivre.
Le Père Miranda dénonce l’utilisation des «euphémismes» comme «réduction embryonnaire» dont le but est en général «d’éviter que les gens s’affolent». «On ne dit pas qu’en général on introduit une aiguille dans le thorax ou dans la cavité cardiaque de l’embryon ou du foetus, que l’on injecte une solution de chlorure de potassium ou une solution saline, parfois de l’air, pour provoquer la mort du bébé», souligne-t-il.
«Le cas de la femme de Trapani, dont nous parlions tout à l’heure, ajoute-t-il, devrait nous pousser à nous interroger sur le sérieux de certains centres de reproduction assistée. Si la femme a été soumise à une hyper-stimulation ovarienne pour préparer une intervention technique pour la reproduction, c’était sans doute parce que l’on pensait que c’était le seul moyen de provoquer une grossesse. La femme, ou son mari, ou le couple, avaient été déclarés stériles. Mais la stérilité n’était pas aussi sûre puisque la grossesse a été provoquée par une relation sexuelle parfaitement naturelle. Une erreur de diagnostic ? Un manque de rigueur ? Une erreur voulue ? Une étude réalisée il y a quelques années montre qu’entre 4 et 11 % des couples qui attendent la réalisation de la fécondation `in vitro’ ont finalement un enfant par `des méthodes naturelles’».
Question de rentabilité?
Le Père Miranda met sérieusement en garde contre les raisons qui poussent certains médecins à encourager les couples à utiliser les techniques artificielles pour avoir un enfant. Les techniques artificielles sont en effet plus «rentables» que les techniques naturelles, dit-il. Avant de conclure en soulignant qu’il y aura toujours des gens sans scrupules, qui n’hésiteront pas à tromper les patients. (apic/zn/pr)