Graves critiques contre le RDC

Congo (RDC): Lettre ouverte des intellectuels catholiques de Bukavu

Kinshasa, 25 juin 2000 (APIC) Las d’une «guerre absurde imposée par le Rassemblement congolais pour la démocratie  » (RCD), les intellectuels catholiques de Kadutu/Bukavu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), ont adressé une lettre ouverte au secrétaire général de l’ONU, Koffi Annan, pour dénoncer le mouvement rebelle congolais et ses «alliés».

Pour les signataires de la lettre ouverte, le RCD est «un outil préfabriqué par les étrangers pour la paupérisation du peuple congolais», qui n’a pas pu ou su jusque là concevoir un projet de société. Il a aussi réinstauré le système du Parti-Etat de triste mémoire et a divisé le pays en plusieurs «républiquettes» (pro-Rwanda, pro-Burundi et pro-Ouganda) qui se combattent entre elles, pour massacrer les Congolais et piller les richesses nationales».

Evoquant les «alliés» du RCD se battant à Kisangani, le traitement d’ennemis réservé aux résistants mayi-mayi, les combattants interahamwe venant opérer à partir des camps militaires rwandais près des soldats ennemis sans être attaqués, les signataires disent ne pas comprendre qu’une armée (celle du Rwanda) qui se bat jusqu’à Mbujimayi soit incapable de réduire quelques interahamwe affamés dispersés dans les forêts. Ils ne comprennent pas pourquoi ces «pseudo-interahamwe» attaquent de préférence l’Eglise catholique.

La lettre soulève aussi la question de la nationalité des «Banyamulenge», qui se mettent à la solde de l’étranger, acceptant que celui-ci pille le pays. Les signataires s’insurgent contre l’imposition des émissions de la télévision rwandaise et contre le silence imposé à la radio Maendeleo, pourtant souhaitée par la population. Ils demandent au RCD de leur remettre leur pasteur, Mgr Emmanuel Kataliko, relégué à Butembo depuis quatre mois. Suit une série d’appels adressés aux Congolais oeuvrant pour le RCD, aux chrétiens du Kivu, aux gouvernements de la RDC, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda, à la communauté internationale et à l’ONU et au gouvernement américain.

Pour un Tribunal pénal international

A la communauté internationale et à l’ONU, la lettre demande d’organiser un Tribunal pénal international pour le Congo afin de juger et punir «tous ceux qui ont organisé, planifié et participé à quelque niveau que ce soit à des massacres de populations civiles et autres crimes contre l’humanité ici au Kivu».

Les signataires encouragent enfin le secrétaire général de l’ONU à exiger le retrait de toutes les armées étrangères et à refuser «les prétextes sécuritaires fallacieux de gens qui commettent des crimes contre l’humanité en se cachant derrière des antagonismes ethniques et une idéologie de la prédation. Le peuple congolais a encore assez d’hommes justes, compétents et honnêtes, ajoutent-ils . Quand les armées étrangères seront parties, le dialogue intercongolais pourra réunifier le pays pour la reconstruction «. Et de conclure : «Ces guerres inutiles entretenues grâce au commerce des armes retardent notre développement. Nous aspirons à la paix !» (apic/cip/dia/ba)

25 juin 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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