Une arrivée triomphale au Portugal

Lisbonne, 12/12 mai 2000 (APIC) Ce sont des enfants de sept à dix ans – l’âge des trois petits voyants de Fatima en 1917 – qui ont accueilli Jean Paul II à son arrivée à l’aéroport de Lisbonne en fin d’après-midi le 12 mai 2000.

Pour ce troisième voyage du pape au Portugal, – le 92e hors d’Italie – ils étaient en effet une centaine à le saluer à sa descente d’avion, tous vêtus de tee-shirt blancs dont les dessins évoquaient les apparitions de la Vierge. Près d’une large banderole portant les noms de François et Jacinthe – les deux petits bergers que Jean Paul II devait béatifier le lendemain – ils agitaient joyeusement, sous un ciel bleu, de grandes fleurs de papier aux couleurs du Vatican.

Du fait de la présence des enfants, c’est avec plus de vingt minutes de retard que le pape est parti pour Fatima, située à 130 kms au nord de Lisbonne. Jean Paul II en effet, après avoir étéé accueilli par le président portugais Jorge Sampaio lors une courte cérémonie officielle, dans un grand hangar de l’aéroport, est passé à pied devant les enfants pour rejoindre son hélicoptère, en jouant avec sa canne pour les saluer, tandis qu’ils l’appelaient, dans leurs chants, de son surnom polonais >. Et alors qu’il s’était approché un peu plus près de leur groupe, pour tracer des croix sur le front de quatre ou cinq d’entre eux, une petite Portugaise beaucoup plus jeune que les autres s’est agrippée à sa manche avant de tendre les bras vers lui, jusqu’à ce que le pape, souriant et ému, se baisse pour la prendre dans ses bras et l’embrasser, un adulte l’aidant à porter la petite fille. C’est ensuite sous des > chantés par les enfants que Jean-Paul II s’est envolé pour Fatima.

Une demi-heure plus tard, l’hélicoptère déposait le pape dans le terrain de football du centre sportif de la petite ville. Trois enfants, vêtus comme des petits paysans d’autrefois, l’ont cette fois accueilli aec des fleurs avant qu’il ne monte dans sa papamobile. Des dizaines de milliers de Portugais s’étaient massés le long des trois ou quatre kms séparant le centre sportif du sanctuaire, au point d’empêcher par moment la voiture d’avancer. Beaucoup saluaient le pape depuis les fenêtres et les balcons des maisons et immeubles, tandis que certains étaient grimpés dans les arbres le long des avenues parcourues par la papamobile.

Avec des chants

C’est donc dans une atmosphère d’enthousiasme général que le cortège du pape est arrivé au sanctuaire de Fatima, où la foule – des centaines de milliers de personnes – dépassait considérablement l’enceinte de ses colonnades. Parvenue au centre de la place, la papamobile s’est dirigée vers la gauche de l’esplanade, où un abri moderne recouvre aujourd’hui la petite chapelle construite pour la première fois en 1919, sur le lieu même des apparitions.

Les chants et les acclamations se sont alors soudainement arrêtés lorsque Jean Paul II s’est agenouillé devant la statue de la Vierge placée devant la chapelle, celle-là même dans la couronne de laquelle se trouve la balle qui a frappé le pape le 13 mai 1981, et qui porte un chapelet également offert par Jean Paul II lors de sa première visite en 1982.

« C’est une grande joie pour moi de me trouver dans ce lieu béni >>, a dit le pape après avoir prié en silence pendant quelques minutes. Après une courte invocation à la Vierge, Jean Paul II a salué les Portugais avec affection, puis s’est retourné pour aller déposer au pied de la statue un écrin contenant son ancien anneau pastoral, que lui avait offert autrefois le cardinal polonais Wyszynski. Un anneau sur lequel est gravée la devise qu’il avait choisie en devenant évêque en 1958 : >, >, début d’une prière à la Vierge composée par saint-Louis Marie Grignon de Monfort. Samedi matin, lors de son entretien privé avec soeur Lucia, la survivante des trois bergers aujourd’hui âgée de 93 ans, Jean Paul II lui a confié que cet anneau «était ce qu’il avait de plus précieux», devait ensuite rapporter Joaquin Navarro-Valls.

La foule a accueilli par des applaudissements ce geste du pape, avant que celui-ci ne donne sa bénédiction solennelle. Jean Paul II a ensuite parcouru lentement les allées tracées sur l’esplanade. La foule s’étendait assez loin, et la voiture du pape a dû parcourir environ deux kilomètres pour la contourner avant de rejoindre par l’extérieur la maison construite à droite du sanctuaire, qui devait l’accueillir pour la nuit. Entre temps, le soleil s’était couché, et la basilique avait été illuminée. Une partie importante des pèlerins toutefois, ne semblait pas vouloir se disperser. Des familles entières s’étaient munies de couvertures pour camper sur place.

Quelques minutes plus tard commençait une grande veillée et des milliers de bougies s’allumaient entre les colonnades. Le recteur du sanctuaire introduisait la récitation du chapelet en plusieurs langues, animée par des enfants et entrecoupée de chants. La prière s’est prolongée toute la nuit en présence de nombreux fidèles. (apic/imed/cb/pr)

14 mai 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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