Inquiétant développement devenu quasi quotidien

Madagascar: Profanation de tombes

Antanarivo, 30 mai 2000 (APIC) Le développement de la profanation de tombes à Madagascar inquiète les autorités et la société. Depuis plusieurs mois déjà, de tels gestes tendent à se répéter. Pour devenir quasi quotidien. Les auteurs agissent, semble-t-il, pour retirer des tombes des biens enterrés avec le mort.

Plusieurs familles de personnes décédées se sont plaintes, ces dernières semaines, auprès des gendarmeries de violation de sépultures de leurs parents enterrés. Les faits ont lieu dans une région située à 250 km de Antanarivo, la capitale.

Ces violations de sépulture ont commencé à prendre de l’ampleur en décembre dernier. Depuis, les profanations de tombes sont devenues quasi-quotidiennes, selon le quotidien indépendant «L’express de Madagascar».

Les familles des victimes de ces actes sont traumatisées et la gendarmerie a procédé à une centaine d’interpellations. Parmi ceux-ci figurent des profanateurs de tombes de leurs propres parents. Il s’agit de personnes issues pour la plupart de milieux pauvres de la population qui agissent ainsi pour retirer des tombes des biens enterrés avec le mort. Mais aussi pour des motifs liés sans doute à des rites de sectes.

D’après un témoignage recueilli par le journal, les profanateurs récitent des «prières adressées aux ancêtres» avant d’ouvrir une tombe. Cette prière dit en substance: «Nous sommes venus vous délivrer et vous ramener vers la lumière par de-là les océans».

La profanation de tombes n’est pas une nouveauté dans le pays. Des cas similaires ont été constatés il y a plusieurs années. Sans toutefois atteindre les mêmes proportions que celles constatées aujourd’hui. Ce phénomène est étonnant. A Madagascar les ancêtres et les tombes ont énormément d’importance. Pour beaucoup de malgaches, il vaut mieux avoir une bonne tombe qu’avoir une belle maison. Les ancêtres et les morts sont parties intégrantes de la vie quotidienne et sont honorés régulièrement à travers une pratique dénommée «le retournement des morts». (apic/ibc/pr)

30 mai 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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