Une réconciliation encore loin d’être achevée
Monastère traditionaliste de St-Madeleine du Barroux (090289)
Avignon, 9février(APIC) L’annonce, l’été dernier, du ralliement à Rome
d’une cinquantaine de moines bénédictins traditionalistes du monastère SteMadeleine du Barroux, dans le Vaucluse, avait fait grand bruit, d’autant
plus que le prieur Dom Gérard Calvet avait proclamé que son retour à Rome
se faisait «sans contrepartie doctrinale, sans concessions d’aucune sorte
et sans être déloyaux à Mgr Lefebvre». Aujourd’hui, le climat est plus serein, mais la réconciliation est encore loin d’être achevée, a déclaré jeudi à l’Agence APIC Mgr Raymond Boucheix, archevêque d’Avignon.
S’il est vrai que les bénédictins du Barroux – en principe des contemplatifs – continuent des activités apostoliques (notamment l’enseignement du catéchisme, la direction de groupes de scouts, etc.) sans l’accord
de l’archevêque d’Avignon, Mgr Boucheix, ce dernier espère toutefois que
ces activités vont peu à peu se résorber : «J’en parle avec eux, c’est surtout de cela que nous parlons…». L’archevêque d’Avignon souligne que les
discussions qu’il a eues avec les moines traditionalistes sont ouvertes et
que le climat est tout à fait serein. «J’espère et de mon côté je fais tout
ce que je peux dans le sens de la réconciliation», précise-t-il.
En fait, l’archevêque d’Avignon n’a donné aux moines du Barroux que le
pouvoir d’entendre les confessions. «Mais je tolère avec bienveillance
qu’ils continuent à faire autre chose jusqu’au jour ou les choses pourront
se normaliser», relève-t-il. Il n’a pas fixé de limites pour que les moines
traditionalistes cessent leurs activités apostoliques non autorisées, «car
c’est une affaire de relations humaines et il faudra du temps».
La douleur provoquée par l’existence du monastère traditionaliste et ses
activités est maintenant apaisée, précise l’archevêque, qui relève cependant «que l’on ne s’est jamais jeté des anathèmes au visage, on s’ignorait,
ce qui n’est pas la même chose». «On est en train de réaliser pas à pas la
réconciliation qui a été décidée canoniquement cet été, c’est un processus
qui n’est pas achevé… il est d’autant plus difficile qu’il y a trop d’années et trop de choses qui nous éloignent : des actes, des opinions, des
manières de voir les choses, l’Eglise…» C’est que les moines du Barroux
n’ont pas abandonné leurs convictions traditionalistes.
Du côté du monastère du Barroux, on ne veut pas faire de commentaires et
la consigne a été donnée de ne pas parler à la presse, surtout en cette
période de carême, et pour ne pas troubler la vie monastique. On relève
toutefois que les choses se déroulent maintenant paisiblement. (apic/be)