Londres: Un nouveau site Internet pour lutter contre la pornographie infantile sur la toile

Londres, 1er février 2000 (APIC) Un nouveau site Internet, http://www.asem.org, a été lancé en Ecosse pour permettre aux travailleurs sociaux à travers le monde de coordonner la lutte contre la pornographie infantile sur la «toile». Cette initiative a été mise sur pied par des responsables gouvernementaux de Grande-Bretagne et des Philippines, dans le cadre de la Rencontre Europe Asie (ASEM) qui rassemble 10 pays asiatiques et des membres de l’Union européenne.

Le site en anglais, nommé «Asem Resource Centre», expose en détails la législation sur la protection de l’enfance dans les pays membres de l’ASEM et des projets destinés à combattre les abus contre les enfants. Il s’agit pour les initiateurs de rendre la vie dure aux criminels qui utilisent Internet pour propager la pornographie infantile. Il prévoit également un forum de discussion (»chat room») pour encourager les professionnels à partager leurs expériences et développer des campagnes communes.

Ce nouveau centre de ressources est basé en Ecosse auprès du Centre pour les Enfants d’Europe à l’Université de Glasgow. L»ASEM Resource Centre» a été présenté à la presse à Londres par John Battle, Ministre d’Etat britannique pour l’Asie et l’ambassadeur de la République des Philippines, Cesar Bautista.

L’UNESCO a son propre site: «L’innocence en danger»

Au-delà du combat contre les pédophiles sévissant sur Internet, l’un des responsables, le Dr. Andy Bilson, directeur du Centre pour les Enfants d’Europe, a déclaré que cette initiative visait avant tout l’exploitation sexuelle commerciale des enfants, par exemple par le tourisme du sexe et la prostitution infantile, sans toutefois oublier l’exploitation sexuelle des enfants à l’intérieur des familles. Le Dr. Bilson collabore actuellement avec le gouvernement roumain dans le domaine de la surveillance de la protection infantile. Il est également engagé dans la lutte contre l’exploitation sexuelle commerciale des enfants pour le compte de l’ASEM (Asia Europe Meeting).

Avec le site «L’innocence en danger», http://www.unesco.org/webworld/innocence, l’UNESCO dispose également d’une présence sur Internet pour développer la protection des enfants et combattre la pédophilie sur la toile. Ce site sert de forum pour l’information et l’échange avec ceux qui combattent les abus sexuels contre les enfants.

Un danger direct: la pédophilie sur le net

Selon le Dr. Andy Bilson, les risques qui concernent les enfants utilisant Internet sont par exemple l’exposition et l’accès à du matériel inapproprié voire dangereux comme des images pornographiques, des sites racistes, violents ou pédophiles. Bien que les observateurs se focalisent sur la pornographie, d’autres risques existent, comme les sites de jeux qui invitent les jeunes, qui doivent pour ce faire utiliser une carte de crédit, à rejoindre des systèmes de pyramides qui peuvent devenir rapidement ruineux.

Les activités pédophiles sur Internet exposent les enfants à un danger direct: les pédophiles utilisent la «toile» pour échanger les noms de leurs victimes potentielles et des images de pornographie infantile. Ils font également la promotion de leurs activités perverses et criminelles et échangent leurs points de vue dans des «chat rooms». Selon les spécialistes, il est de plus en plus évident que la toile est utilisée pour piéger des enfants et des jeunes, attirés par des groupes de discussion où l’on échange des noms, des adresses E-mail ou des lieux de rencontre.

Ne pas sombrer dans la «technophobie»

Le site http://eurochild.gla.ac.uk offre également une banque de données pour la protection des enfants. Il existe des directives pour que les enfants puissent surfer en toute sécurité sur Internet, notamment l’achat de softwares permettant de filtrer les sites que l’on veut éviter, la localisation de l’ordinateur dans un lieu visible par la famille, l’utilisation de l’Internet en compagnie des parents, un accès limité, une discussion avec les enfants pour adopter des règles de conduite, etc.

Pour les chercheurs, l’attitude des parents est la clé de la sécurité des enfants. Les adultes ne doivent pas sombrer dans la «technophobie», mais être plutôt encouragés à apprivoiser eux aussi Internet. Les utilisateurs d’Internet doivent également savoir que dans la plupart des pays, la pornographie infantile est considérée comme un crime et que l’existence de ce matériel illégal sur la toile doit être dénoncée aux autorités.

Responsabiliser les fournisseurs d’accès, les «providers»

En Grande-Bretagne, par exemple, la Fondation «Internet Watch» (le site d’»Internet Watch Foundation» est: http://www.iwf.org.uk) offre des conseils et travaille avec la police pour dénoncer les infractions. Les spécialistes de la lutte contre la pornographie infantile sur Internet recommandent également de rendre attentifs les fournisseurs d’accès (des «providers» comme par ex. Compuserve) sur l’existence de dangers concernant les enfants et de les questionner sur leur politique, par ex. concernant le filtrage des nouvelles des groupes pédophiles.

S’ils ne sont pas intéressés à protéger les enfants, recommandent les spécialistes, il faut changer de fournisseurs. Le forum de discussion du Centre pour les Enfants d’Europe développe des actions dans ce sens, sur le site http://Eurochild.gla.ac.uk. Il sert de centre de documentation et d’information pour le «Programme pour les enfants» que le Conseil de l’Europe, en coopération avec l’UNICEF, lance pour promouvoir la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. (apic/be)

1 février 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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