Liban: Le Patriarche des maronites dénonce les attaques israéliennes au Liban

«Les membres du Hezbollah défendent la souveraineté du Liban»

Paris, 10 février 2000 (APIC) Le cardinal libanais Pierre Nasrallah Sfeir, patriarche d’Antioche des maronites, dénonce les attaques aériennes d’Israël dans le sud Liban. Dans une interview accordée au quotidien français «La Croix», Mgr Sfeir considère que le Liban est impuissant dans le bras de fer qui oppose Israël à la Syrie, par le biais du Hezbollah. Voilà plus d’un quart de siècle que les Libanais paient les pots cassés. Pourtant, rappelle-t-il, il existe deux résolutions de l’ONU – bafouées – qui font obligations aux forces d’occupation de quitter le territoire national.

Les membres du hesbollah défendent la souveraineté du Liban, soutient le patriarche, qui s’est prend à Israël. «C’est malheureux, mais c’est toujours le Liban qui paie pour ainsi dire les pots cassés. C’est une situation intenable qui dure depuis bien longtemps. Voilà un quart de siècle que nous sommes dans cette situation et ce, malgré les résolutions des Nations Unies votées par le Conseil de sécurité. Je veux parler surtout des résolutions 425 et 520 qui font obligation à toutes les forces non libanaises de quitter le territoire national. Ces résolutions doivent être appliquées. Ce qui n’a jamais été le cas. A cause de cela, les Libanais sont les boucs émissaires dans cette affaire».

Les événements de ces jours sont bien entendu de nature à remettre en cause le processus de paix au Proche-Orient, estime encore le patriarche maronite. Il refuse cependant l’argumentation de l’Etat d’Israël, qui accuse le gouvernement de ne rien faire pour stopper les attaques du hezbollah sur son territoire. «Le gouvernement libanais ne veut rien entreprendre contre le hezbollah, car il estime qu’il agit en conformité avec ses convictions. Il considère que les personnes enrôlées dans ce mouvement sont des Libanais qui veulent libérer leur territoire occupé par Israël. Le gouvernement libanais et le hezbollah sont d’accord là-dessus.

Mgr Sfeir se fait le porte-parole de la population libanaise, pour dire qu’apparemment, l’ensemble des Libanais sont d’accord avec cette vision. «Tant qu’Israël refusera de quitter le territoire libanais, il n’y aura pas de paix». Certes, affirme-t-il encore, la Syrie soutient le hezbollah, mais elle n’est pas le seul pays, le Liban aussi. «Il faut le dire, notre pays est privé d’indépendance et de souveraineté». Quand bien même le gouvernement libanais pourrait-il peser sur le hezbollah qu’il ne le ferait pas, «parce que son sort est lié à la Syrie. Les deux gouvernements travaillent de front». (apic/lc/pr)

10 février 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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