Genève: Parution de «Regard sur les Eglises de Genève»

Une photographie de la vie des Eglises, éditée par le REGG

Genève, 4 janvier 2000 (APIC) Pour la première fois, un livre offre une photographie de la vie des Eglises. Edité par le Rassemblement des Eglises et communautés chrétiennes de Genève (REGG) – qui groupe 21 membres -, et publié dans le cadre de l’Année 2000, «Regard sur les Eglises de Genève» permet notamment de trouver des repères dans la constellation chrétienne. Près de cinquante communautés chrétiennes différentes, que l’on peut regrouper en cinq familles, cohabitent dans le canton. «Le Temps», avec Patricia Briel, en donne un aperçu.

«On savait que le canton de Genève était un lieu éminemment oecuménique. Mais qui aurait pensé que près de cinquante Eglises et communautés chrétiennes différentes, parmi lesquelles les trois Eglises reconnues, sont ancrées sur son sol. Afin de comprendre une telle diversité, un guide de voyage est nécessaire. Pour la première fois un livre offre une photographie de la vie des Eglises à Genève au début de l’an 2000», peut-on lire. Après quelques données historiques générales sur la vie religieuse et sur l’oecuménisme dans la ville du bout du lac, chaque communauté présente sommairement son histoire, se doctrine et sa vie communautaire. Des photos des principales églises, ainsi que deux plans permettent de mieux les situer.

Les relations oecuméniques entre les communautés chrétiennes ont progressé tout au long du XXe siècle, relève l’auteur de l’article. Dans un premier temps, elles ont eu pour acteurs les diverses familles protestantes. «Puis les contacts se sont élargis et le Rassemblement oecuménique des Eglises (ROG) a vu le jour en 1954. Il regroupait les Eglises protestantes et orthodoxes, ainsi que plusieurs Eglises évangéliques. C’est après Vatican II que les catholiques genevois ont commencé à participer à la vie oecuménique du canton. Au bout de six ans de débats, le ROG a disparu pour laisser la place au REGG.

Les catholiques

L’Eglise catholique romaine compte actuellement dans le canton 55 paroisses et 190’000 membres, ce qui en fait la plus grande communauté chrétienne de Genève. Au XVIe siècle, Genève devient protestante. Au XIXe siècle, le catholicisme retrouve droit de cité, mais la fin du siècle est marquée par le Kulturkampf: les persécutions sont nombreuses, et le vicaire apostolique, Mgr Gaspard Mermillod, doit s’exiler. Les tensions se sont apaisées au début du XXe siècle. Quant à l’Eglise catholique chrétienne, elle est issue d’un schisme avec Rome. A Genève, elle compte trois paroisses et quelques centaines de membres. On compte environ 12’000 catholiques chrétiens en Suisse.

Parmi les églises catholiques les plus connues, le guide cite notamment la Basilique Notre-Dame et l’église Saint-Germain. La Basilique Notre-Dame, consacrée en 1859, est le lieu de culte catholique le plus connu. Elle est l’oeuvre de l’architecte Alexandre Grigny. Affectée par le gouvernement genevois aux catholiques chrétiens en 1875, elle a pu être rachetée par les catholiques romains quelques années plus tard.

Quant à l’église Saint-Germain, elle est une des trois paroisses catholiques chrétiennes de Genève. Le culte propre à cette confession y est célébré depuis 1873.

Les protestants

Les Genevois ont adopté la Réforme en 1536. Elle a été organisée par Jean Calvin. Le rayonnement de Genève a été grand à cette époque: la ville était la Rome protestante de l’Europe. Au XIXe siècle, Genève est devenu un canton confessionnellement mixte. L’Eglise nationale protestante genevoise (ENPG) est directement issue de la Réforme. Elle compte 34 paroisses et environ 100’000 membres. L’histoire a amené d’autres Eglises protestantes sur sol genevois. Les luthériens, les anglicans, les baptistes et les méthodistes ont tous un ou plusieurs lieux de culte dans le ville et le canton.

Parmi les églises protestantes connues, le guide mentionne la Cathédrale Saint-Pierre et l’Auditoire Calvin. La cathédrale Saint-Pierre a été construite au XIIe siècle. Les vestiges chrétiens les plus anciens découverts à Genève datent de 350 et ils ont été localisés sur la colline où elle a été édifiée. Au XVIe siècle, la cathédrale passe en mains protestantes et, aujourd’hui, elle est propriété de l’Eglise nationale protestante genevoise.

L’auditoire Calvin est le lieu de culte commun de trois communautés chrétiennes, dont une est l’Eglise vaudoise d’Italie. Cette Eglise a rejoint la Réforme en 1532. La grande majorité des Vaudois vit dans le Piémont. A Genève, ils ne sont plus que vingt: l’immigration italienne a tari et les jeunes ne pratiquent plus.

Les orthodoxes

Le schisme de 1054 a consommé la séparation entre l’Orient et l’Occident, à l’œuvre depuis le Ve siècle. L’Eglise orthodoxe est aujourd’hui une communion de seize Eglises locales autocéphales ou autonomes, qui sont regroupées sous la primauté d’honneur du patriarcat oecuménique de Constantinople (Istanbul). L’orthodoxie met l’accent sur la spiritualité et la liturgie. En Suisse, les orthodoxes sont regroupés selon leur appartenance à l’une ou l’autre des Eglises locales, dites Eglises mères. Le patriarcat oecuménique a créé un archevêché pour la Suisse en 1982. Son siège est à Genève.

Parmi les églises orthodoxes connues, il convient de citer la chapelle roumaine en bois et l’église orthodoxe russe à l’étranger.

La chapelle roumaine en bois est fréquentée par des membres de l’Eglise orthodoxe autonome et autocéphale de Roumanie. Elle a été érigée par une association laïque, la communauté roumaine de Suisse, créée en 1979 par des réfugiés roumains.

L’église orthodoxe russe à l’étranger a été consacrée en 1866. Les événements de 1917 ont amené de nombreux Russes à quitter leur pays et à se réfugier dans des pays occidentaux, dont la Suisse. Aujourd’hui, l’Eglise est devenue un point de ralliement pour les orthodoxes d’origine non russe.

Les Eglises non chalcédoniennes

Les Eglises orthodoxes non chalcédoniennes sont nées dans la foulée du Concile de Chalcédoine qui a eu lieu en 451. Cette assemblée avait opté pour la formulation de la double nature du Christ, vrai Homme et vrai Dieu». Mais une frange des Eglises orientales a refusé cette définition, car elle considérait que le Christ avait une seule nature et qu’il était parfaitement Homme et Dieu en même temps. Pour cette raison, ces Eglises sont aussi appelées monophysites. Aujourd’hui, c’est plus un problème de vocabulaire qui les sépare des Eglises orthodoxes que des désaccords théologiques profonds. Elles sont présentes notamment en Syrie, en Egypte et en Arménie.

Parmi les églises connues, le guide présente l’église apostolique arménienne et l’église copte orthodoxe de Genève.

L’église apostolique arménienne, située à Troinex, a ouvert ses portes en 1969. Les massacres en Turquie et la seconde guerre mondiale ont amené de nombreux Arméniens à Genève. L’Arménie est le tout premier pays à avoir accepté le christianisme comme religion d’Etat en 301.

L’église copte orthodoxe de Genève est fréquentée principalement par des Egyptiens. Ils sont entre 70 et 100 à assister à la messe du dimanche matin, dite en arabe, en copte et en français. Ils ont commencé à célébrer leur culte en 1983, grâce à la venue d’un moine égyptien.

Les Eglises évangéliques

La famille évangélique est issue des mouvements de réveil protestants des XIXe siècle et XXe siècles. Complètement éclatée, elle met généralement l’accent sur une lecture littérale de la Bible. De nombreuses Eglises évangéliques sont de type pentecôtiste ou charismatique et privilégient les manifestations spectaculaires de l’Esprit-Saint. (apic/tps/pb/mk/pr)

4 janvier 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 5  min.
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