Paris: L’hebdomadaire catholique «La Vie» en difficulté

Plan de sauvetage et probables licenciements à la clé

Paris,

(APIC) L’hebdomadaire catholique français «La Vie» navigue depuis plusieurs années dans les chiffres rouges. Face à ce déficit chronique, le groupe Malesherbes publications a imposé un ’plan de sauvetage’ avec à la clé diminution des charges d’exploitation et très probablement rééduction du personnel. Face à cette situation, le directeur de la rédaction, Dominique Gerbaud a préféré donné sa démission.

Pour stopper la spirale d’un déficit persistant, évalué à près de 10 millions de francs français dans le pôle des revues confessionnelles (La Vie, Prier, l’Actualité des religions et Croissance) de mesures de réduction des coûts ont été présentées. Elles incluent une diminution des effectifs parmi les 55 salariés de «La Vie» dont 45 rédacteurs, explique «Le Monde». Dans le même temps «La Vie» mettra en chantier une nouvelle formule basée sur un cahier des charges révisé réaffirmant les valeurs fondamentales du titre et ses objectifs.

Parallèlement, le journal annonce la création d’une «Association des amis de La Vie» charger de resserrer les liens avec le lectorat. Association qui a déjà obtenu le soutien de nombreuses personnalités religieuses mais aussi politiques, dont les évêques Claude Dagens, Jacques Noyer et Albert Rouet; l’abbé Pierre, Bernard Kouchner ou Jacques Delors.

Décarée quelques mois après la mort du fondateur Georges Hourdin, la crise couvait depuis longtemps déjà. Elle n’est pas seulement conjoncturelle mais structurelle. Elle affecte l’ensemble des publications religieuses dont le lectorat a vieilli et s’est rétréci. Un phénomène d’autant plus sensible pour les publications qui vivent essentiellement des ventes par abonnement (82% pour La Vie). Alors qu’elle comptait encore 450’000 acheteurs en 1979, «La Vie» se stabilise depuis dix ans à 240’000 exemplaires vendus. Quant aux recettes publicitaires, elles ne couvrent que 5% du chiffre d’affaires.

Les autres filiales du groupes Malesherbes, notamment l’hebdomadaire «Telerama» et les éditions Fleurus pour la jeunesse, sont plutôt florissantes et ce sont elles qui épongeaient jusqu’à présent le déficit des publications religieuses.

Face à la concurrence de Bayard-Presse (La Croix, le Pèlerin Magazine), de la congrégation des Assomptionnistes, généralement considéré comme proche de l’institution, «La Vie», animée par les dominicains, a toujours adopté un ton plus critique face à l’Eglise. Il n’est pour autant pas question de liquider l’identité chrétienne ni, de renoncer à la promotion d’un christianisme humaniste, assure-t-on. Mais une certaine incertitude règne encore sur l’évolution de la ligne éditoriale et la rédaction est aujourd’hui déstabilisée avec le départ du directeur de la rédaction Dominique Gerbaud. En attendant la nomination d’un successeur c’est Jean-Claude Petit, directeur de la publication qui assurera l’intérim. (apic/mp)

23 janvier 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!