L’Eglise doit être la voix des sans voix
Asie : Les évêques et les communications sociales
Hongkong, 26 janvier 2000 (APIC) Dans sa communication aussi, l’Eglise en Asie doit être mieux «inculturée «: Telle est un des principales conclusions d’un rapport intitulé «Nouvelles tendances en Asie : modèles de communication pour l’Eglise» Ce document récemment publié recueille les conclusions de la quatrième rencontre annuelle du Bureau des communications sociales de la Fédération des conférences épiscopales asiatiques (FABC), tenue à Bangkok en novembre dernier. Autre insistance : les médias chrétiens doivent être «la voix des sans voix».
Plus de 20 évêques, prêtres et laïcs experts en communications de 13 pays ont participé à cette rencontre, qui trouve son prolongement dans un texte esquissant des réponses aux «nouvelles tendances «en Asie que les participants ont jugées significatives.
Le texte commence par inviter à passer «d’une vision occidentale à une vision asiatique». Concrètement, il s’agit de développer «le triple dialogue proposé par la FABC avec les pauvres, les religions et les différentes cultures asiatiques», et de le soutenir par des programmes de communication appropriés.
L’inculturation reste un défi permanent. «Dans nos pratiques religieuses, peut-on lire, nous sommes encore très occidentaux. La communication chrétienne doit aider à avoir une Eglise plus inculturée dans l’usage des symboles et expressions communicatives plus asiatiques. À l’intérieur de l’Eglise, les célébrations liturgiques, et spécialement les homélies, doivent être communicatives et répondre aux véritables besoins et aux sentiments des personnes.»
Le document précise néanmoins que tout ce qui est traditionnel n’est pas automatiquement bon. La communication chrétienne doit aider à discerner les véritables valeurs, priorités et besoins des communautés et des individus pour les amener à une approche responsable.
La voix des sans voix
Dans un contexte où le marché domine, la communication chrétienne doit continuer à mettre en exergue l’engagement pour les pauvres, les émigrés, les minorités, les cultures indigènes, les travailleurs immigrés, etc. affirme plus loin le document. Les médias chrétiens doivent être «la voix des sans voix», dès lors que les agences de communication privées ignorent très souvent les marginalisés .
Les communicateurs chrétiens auront aussi le souci d’éduquer à l’écologie et à contribuer à la protection de lieux culturels et religieux, à rebours d’un «tourisme commercial effréné».
Tandis que l’Asie s’urbanise, la communication chrétienne devra aider les personnes à passer de l’anonymat à la communauté et privilégier en même temps une approche qui tienne compte des besoins locaux. Les leaders de l’Eglise seront conscients de l’importance et des possibilités des technologies modernes de la communication pour leurs communautés, spécialement pour les jeunes.
À l’heure où les nouvelles sont disponibles à chacun et en continu, les journalistes et les leaders de l’Eglise n’en sont plus les «détenteurs» , qui décident ce qui doit atteindre le public. Mais ils doivent être dans cette «jungle» des guides, inspirés par les principes de la foi chrétienne.
Le document relève enfin que de plus en plus de femmes occupent des postes importants, détenus traditionnellement par des hommes. Dans les centres de communication de l’Eglise,»les femmes devraient être promues directrices et enseignantes, pas seulement comme secrétaires et assistantes» , souligne-t-il. (apic/cip/mp)