Au nom des droits humains : Non aux Jeux 2008 à Pékin
Genève : Campagne internationale contre la candidature de Pékin aux Jeux olympiques
Genève, 13 juin 2001 (APIC) Reporters sans frontières (RSF), Solidarité Chine et le Comité de soutien au peuple tibétain lancent une campagne internationale contre la candidature de Pékin aux Jeux Olympiques 2008. L’attribution des Jeux sera décidée le 13 juillet par les membres du Comité international olympique à Moscou. Pendant ce temps au CIO, on se dit préoccupé par la menace de répression exprimée par un groupe de tibétain, qui menace de s’en prendre physiquement aux membres du Comité olympique qui voteraient en faveur de Pékin. La menace est prise au sérieux.
Une campagne d’affichage en sept langues a été lancée le 12 juin pour dénoncer la situation des droits de l’homme en Chine. Sous le slogan «la Chine, médaille d’or des violations des droits de l’homme», l’affiche est illustrée par cinq menottes remplaçant les anneaux olympiques.
Selon les ONG, 480 condamnés à mort ont été exécutés seulement en avril de cette année en Chine. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a souligné lors du lancement de la campagne qu’aujourd’hui une vingtaine de ses confrères journalistes sont emprisonnés et que la liberté de la presse est bafouée en Chine comme elle l’est dans peu d’autres pays.
Pékin, comme Berlin en 1936 sous Hitler
La représentante du Dalaï Lama en Suisse, Chugdak Koren, a rappelé que les autorités chinoises obligent des milliers de Tibétains à partir en exil, détiennent un millier de déétenus politiques et imposent à la population tibétaine un régime de terreur. «On est en face d’un régime qui est la plus grande prison du monde», affirme pour sa part Robert Ménard. «Ce n’est pas acceptable qu’il y ait des Jeux olympiques en 2008 à Pékin. Pas plus qu’il n’était acceptable qu’en 1936 les Jeux olympiques se soient tenus à Berlin sous Hitler.»
Les défenseurs des droits de l’homme estiment que la tenue des JO à Pékin constituerait un soutien du régime chinois actuel. Les autorités profiteraient de l’événement le plus médiatisé, la plus grande concentration de journalistes dans le monde, pour s’affirmer dans une «reconnaissance internationale». De fait, Robert Ménard a rappelé que la répression aujourd’hui est plus grande qu’au début des années 1990, lors de la Conférence des Nations Unies sur les femmes.
La présidente de Solidarité Chine, Marie Holzman, craint une campagne de nettoyage social avant l’événement et le dissident chinois, Wei Jingsheng, emprisonné pendant 18 ans, affirme que la répession s’aggravera à l’occasion des JO si Pékin les obtient. (apic/ines/bb)