France: Le Grand rabbin Joseph Sitruk réélu pour un troisième mandat de sept ans

«Israël doit pouvoir compter sur nous»

Paris, 18 juin 2001 (APIC) Le Grand rabbin de France, le séfarade Joseph Sitruk, 56 ans, a été réélu dimanche pour un troisième mandat de sept ans. Ce juif orthodoxe est la principale autorité spirituelle du judaïsme français. Représentant du judaïsme religieux face aux pouvoirs publics, J. Sitruk, désigné une nouvelle fois à ce poste par l’assemblée générale du Consistoire central israélite, a d’emblée exprimé sa solidarité avec l’Etat d’Israël, l’une des priorités de son engagement.

Son adversaire, le Grand rabbin de Nice, Mordekhaï Bensoussan, 46 ans, a recueilli 82 voix contre 179 à Joseph Sitruk. L’assemblée générale du Consistoire central israélite est composée des représentants des 232 communautés locales et d’un collège de rabbins de 17 membres. La communauté juive de France compte près de 700’000 personnes, dont 20% environ sont pratiquants. Les communautés juives libérales et les «loubavitch» ultra-orthodoxes ne font pas partie du Consistoire.

«Oui à l’intégration, non à l’assimilation»

«La société civile nous attend. Israël doit pouvoir compter sur nous, il faut être unis et forts face aux événements», a déclaré dimanche Joseph Sitruk. Né Tunis, il milite contre l’assimilation des juifs, mais dit «oui à l’intégration».

Pour permettre aux jeunes de trouver plus facilement un conjoint juif et éviter ainsi les mariages mixtes qui menacent la communauté, le Grand rabbin créer des «jumelages communautaires» entre petites et grandes communautés. Il souhaite également doubler voir tripler les effectifs des écoles rabbiniques et créer un centre éducatif sur la Shoah pour les enfants «comme le musée du débarquement à Caen».

Actes antisémites en France

En octobre dernier, après le déclenchement des troubles en Terre sainte, des synagogues françaises et des institutions scolaires étaient prises pour cibles par des incendiaires et des édifices juifs couverts d’inscriptions antisémites. Dans le cadre de la vague d’attentats antisémites dans la région parisienne et de la violente répression de l’intifada Al-Aqsa en Palestine, le Grand rabbin de France Joseph Sitruk avait lancé un appel au calme et au sang froid à la communauté juive française. Cette dernière était inquiète en raison de la recrudescence d’agressions suscitées par les troubles au Proche-Orient.

Joseph Sitruk avait alors dénoncé les «excités et les extrémistes» de tous bords, et demandé que les leaders religieux musulmans appellent eux aussi au calme. A la suite de rumeurs infondées, le Grand rabbin avait lui-même avancé que des enfants juifs avaient été poignardés dans les rues de Paris – dont un à mort – devant l’école juive Beth Ohr Joseph. Le leader religieux s’était vu reprocher d’attiser lui aussi la tension en propageant des informations non vérifiées. (apic/haar/jpost/bbc/be)

18 juin 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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