Il veut la divorcer de force car elle aurait quitté l’islam
Egypte: Un avocat accuse l’écrivain féministe Nawal al-Saadaoui d’apostasie
Le Caire, 18 juin 2001 (APIC) L’avocat égyptien Nabih el-Wahsh, qui accuse l’écrivain Nawal al-Saadaoui d’apostasie, veut la divorcer de force. Il estime que la psychiatre égyptienne a abandonné l’islam. Par conséquent, selon la loi égyptienne, inspiré du droit islamique, la «charia», la militante féministe ne peut plus rester mariée à un musulman. Son mari est l’intellectuel égyptien Chérif Hetata.
Mme Saadaoui est apparue lundi devant le tribunal des affaires familiales du Caire, flanquée de défenseurs des droits de l’homme venus de Tunisie et d’Italie, dont l’ancienne commissaire européenne Emma Bonino.
Nabih el-Wahsh est connu pour ses nombreuses plaintes devant les tribunaux, dont les plus connus sont celles contre la reine Elizabeth II d’Angleterre et le Premier ministre britannique Tony Blair. Mme Saadaoui nie avoir insulté l’islam et affirme avoir été citée faussement dans un journal.
Un cas similaire contre un professeur d’Université du Caire, accepté par le tribunal, avait entraîné son départ précipité vers les Pays-Bas, afin d’éviter que les juges prononcent un divorce qui l’aurait séparé de son épouse. Le cas était basé sur le concept islamique de «hisba», qui permet à un individu quelconque de faire poursuivre quelqu’un par la justice au nom de la communauté s’il croit qu’une personne a agi contre l’islam. L’islam interdit aux musulmans d’être mariés à des personnes athées.
L’avocat Nabih el-Wahsh a porté plainte début avril contre la féministe, l’accusant d’avoir «renié les préceptes de la religion et méprisé l’islam dans un entretien publié le 6 mars par l’hebdomadaire indépendant Al-Midane». Selon le journal, Mme Saadaoui avait affirmé que le pèlerinage musulman à La Mecque «est un reste de paganisme», et que le Coran ne mentionne aucune obligation de porter le «hijab», le foulard islamique. (apic/bbc/be)