France : le pape ne recevra pas Mgr Gaillot (240389)

Evreux, 24mars(APIC) Mgr Jacques Gaillot, évêque d’Evreux, dont les dernières prises de position sur le célibat des prêtres et les préservatifs

avaient dérangé, ne sera pas reçu par Jean Paul II. Le nonce apostolique à

Paris, a fait savoir à Mgr Gaillot, le mercredi 23 mars, que le pape ne le

recevrait pas. Déçu, l’évêque d’Evreux a publié ce même jour un communiqué

de presse ou il indique : «J’avais demandé à le rencontrer pour m’expliquer

sur mes différentes interventions et manifester ma communion avec l’évêque

de Rome».

Du coup, Mgr Gaillot, qui avait également souhaité rencontrer au Vatican

les cardinaux Bernardin Gantin, préfet de la Congrégation pour les Evêques,

et Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi,

a totalement renoncé à son voyage à Rome. «Un évêque qui demande à voir le

pape est reçu!», avait tranquillement affirmé à l’Agence APIC, le 17 janvier dernier, Mgr Gaillot. Il venait alors d’être interdit de parole sur le

minitel de l’Eglise de France, mais l’optimiste de Mgr Gaillot vient de

subir un rude coup.

Interrogé au téléphone par l’Agence APIC, le Père Jean-Michel di Falco,

porte-parole des évêques de France, fait remarquer que n’importe lequel des

4.000 évêques du monde peut demander à être reçu par le pape, ce qui ne

signifie pas que, automatiquement, le pape le recevra. «Actuellement, il

n’est pas possible au pape de recevoir Mgr Gaillot, souligne le Père di

Falco, mais il ne s’agit pas là d’une fin de non-recevoir. Et rien ne permet d’affirmer que, d’ici quelques mois le pape ne le recevra pas.» Et il

ajoute : «En France, les débats autour des déclarations de Mgr Gaillot ont

fait beaucoup de bruit. Il faut bien voir qu’à Rome, tout cela devient

relatif!»

Mgr Gaillot s’était prononcé entre autres pour l’ordination d’hommes mariés, pour une utilisation des préservatifs pour se protéger du sida et

pour la diffusion du film «La dernière tentation du Christ». Le 15 février,

il a signé avec le cardinal Albert Decourtray, président de la Conférence

des évêques de France et archevêque de Lyon, une déclaration en huits

points qui comportait entre autres une confession de leur fidélité envers

le pape et leur adhésion à la doctrine de l’Eglise concernant en particulier la justice sociale, la paix dans le monde, la vie familiale et la morale sexuelle. (apic/mjh/kna/bd)

24 mars 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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