Le travail forcé prend des formes toujours plus insidieuses

Genève: L’OIT interpelle les gouvernements sur le travail forcé

Genève, 25 mai 2001 (APIC) L’Organisation international du Travail publie le 25 mai une étude intitulée «Halte au travail forcé». Le rapport démontre que le travail forcé, l’esclavage et le trafic criminel d’êtres humains sont non seulement en hausse mais prennent de nouvelles formes insidieuses.

La publication de ce rapport devrait obliger les 175 Etats à prendre des décisions lors de la Conférence internationale du Travail dans les prochains jours. Le travail forcé n’est pas un phénomène nouveau mais les gouvernements ont eu jusqu’à maintenant des difficultés à prendre des résolutions pour en finir avec ces injustices.

L’étude publiée par l’OIT met d’ailleurs en évidence la bonne volonté des responsables politiques, qui tentent de faire face aux enjeux économiques et sociaux provoquant le travail forcé. La complexité du phénomène exige cependant une combinaison de mesures de lutte contre la pauvreté et pour la régulation du marché du travail.

Selon le rapport, malgré le droit national et international et les actions gouvernementales, les pratiques barbares aussi anciennes que l’esclavage et le servage de type féodal restent présentes dans le monde actuel. En outre, le phénomène du trafic d’êtres humains aux fins de travail forcé prend une telle ampleur que la plupart des pays entrent dans l’une de ces trois catégories: pays d’envoi, pays de transit ou pays récepteurs.

Complexité des pays d’origine, de transit et de destination

Les principales destinations sont sans doute les centres urbains des pays les plus riches – Amsterdam, Bruxelles, Londres, New York, Rome, Sydney, Tokyo, – affirme le rapport. Il n’en demeure pas moins que les flux de trafic d’êtres humains sont complexes et variables. Des pays aussi différents que l’Albanie, la Hongrie, le Nigeria et la Thaïlande peuvent faire office à la fois de pays d’origine, de pays de destination et de pays de transit.

Le rapport note que l’esclavage absolu, même s’il est de plus en plus rare dans le monde contemporain, se rencontre encore dans une poignée de pays, alors que l’enlèvement massif d’individus et de communautés entières n’est pas inhabituel dans des sociétés déchirées par des conflits telles que le Liberia, la Mauritanie, la Sierra Leone et le Soudan. Le recrutement forcée d’enfants afin de les faire participer à des conflits armés est également en hausse.

Selon l’OIT, le travail forcé est de plus en plus difficile à détecter dans la mesure oùù il s’articule souvent autour de bandes criminelles internationales qui considèrent que le trafic d’êtres humains est moins dangereux que celui des stupéfiants. Une bonne part du travail forcé concerne des activités illégales ou souterraines, et demeure caché au grand public. La progression du travail industriel irrégulier, de l’agriculture informelle et du secteur urbain informel sont autant de facteurs alimentant les forces économiques et sociales qui génèrent l’essentiel des migrations et de l’exploitation.

Le rapport conclut par un appel aux gouvernements et aux partenaires sociaux de tous les pays afin qu’ils approfondissent la connaissance du phénomène et qu’ils redoublent d’efforts pour éliminer cette terrible réalité. (apic/ines/bb)

25 mai 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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