Porter le bébé d’une autre femme est contraire à l’islam
Egypte: Une fatwa d’al-Azhar condamne les mères porteuses et l’insémination post mortem
Le Caire, 2 avril 2001 (APIC) Une fatwa (décret religieux) d’al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, condamne les mères porteuses. L’imam de l’Institut islamique d’al-Azhar, au Caire, a décrété illicite la pratique des mères de substitution et de l’insémination artificielle avec le sperme congelé du mari décédé ou le sperme d’un autre homme que celui du mari.
La nouvelle fatwa déclare que porter le bébé d’une autre femme est contraire à l’islam, parce que cela viole les liens du mariage. Selon l’agence de presse égyptienne Mena, le Conseil des recherches islamiques, présidé par Mohammed Sayyed Tantaoui, cheikh d’al-Azhar, a émis une fatwa interdisant l’utilisation de l’utérus pour y déposer le sperme d’un homme autre que son mari, ou pour y déposer l’ovule ou le fœtus d’une autre femme, pratique appelée «location de l’utérus».
La mort brise les liens entre le mari et l’épouse
«Cette pratique est illicite, qu’il s’agisse de déposer dans l’utérus un spermatozoïde, un ovule ou un fœtus», décrète le Conseil. La fatwa interdit également l’insémination d’une femme après la mort de son mari, «car elle n’est plus l’épouse du défunt». Pour l’islam, la mort brise les liens entre le mari et l’épouse et une telle insémination signifierait que la femme devienne enceinte d’un autre homme avec lequel elle n’est pas mariée.
L’insémination artificielle est de plus en plus pratiquée en Egypte. Ces dernières années, au moins trois banques de sperme ont été créées. Elles sont principalement prévues pour des hommes suivant des traitements comme des chimiothérapies qui espèrent devenir pères de leur vivant. Avec les progrès de la médecine, les hautes autorités religieuses islamiques sont placées devant de nouvelles interrogations éthiques. Ainsi les transplantations d’organes ont suscité de vifs débats au sein des clercs égyptiens. (apic/orj/bbc/be)