Voyage de Jean Paul II en Grèce: lettre personnelle du pape à l’archevêque d’Athènes
Rome, 2 mars 2001 (APIC) Le 5 mars prochain, le Saint-Synode orthodoxe grec équivalent d’un Conseil permanent de l’épiscopat catholique devrait, au cours d’une réunion ordinaire mensuelle, statuer sur la venue de Jean Paul II en Grèce à son retour d’un voyage en Syrie prévu au début du mois de mai. Dans une lettre écrite manuscrite, le pape en personne s’adresse à l’archevêque orthodoxe d’Athènes pour lui signifier son souhait de visiter la Grèce. La nouvelle a été confirmée à l’APIC par Mgr Foscolos.
Le désir de Jean Paul II de se rendre en Grèce est toujours très fort a en effet confirmé à l’APIC l’archevêque catholique d’Athènes, Mgr Nikolaos Foscolos. Le pape a ainsi envoyé le 16 février dernier, par l’intermédiaire du nonce apostolique en Grèce, Mgr Paul Fouad Tabet, une lettre privée à l’archevêque orthodoxe d’Athènes et chef de l’Eglise orthodoxe grecque, Mgr Christodoulos.
Dans cette lettre manuscrite, Jean Paul II aurait une nouvelle foi, selon Mgr Nikolaos Foscolos, exprimé le souhait de venir en Grèce au retour de la Syrie, pour se recueillir à l’Aréopage sur les pas de saint Paul.
Cette lettre a été envoyée moins d’un mois après que le président de la république grecque, Constantinos Stephanopoulos, lors d’une audience le 24 janvier, ait invité le pape à se rendre en Grèce. Cette invitation officielle a relancé le débat, au sein de l’Eglise orthodoxe, sur la venue, ou non, du pape. Un débat qui agite aussi très fortement une population à 97% orthodoxe et pour la majorité hostile à la venue du chef de l’Eglise catholique.
Le Saint-Synode orthodoxe, à qui Mgr Christodoulos avait confié cette question dès l’automne 2000 alors que la requête de Jean Paul II se faisait plus précise, est composé de 12 évêques. Quelques-uns de ces évêques ont officiellement réprouvé la venue du pape, une majorité ne s’est pas prononcée et d’autres ont laissé la porte entre-ouverte. Ainsi, l’évêque orthodoxe Theoclitos, de Thessalie, et membre du Saint-Synode, a affirmé sur les ondes de la radio «Skai», peu après la visite du président grec à Jean Paul II, que «le temps n’est pas encore venu pour que le pape soit reçu en tant que successeur de Pierre». Jean Paul II serait en revanche le bienvenu comme pèlerin ou comme chef de l’Etat du Vatican, avait-il ajouté. Mgr Theoclitos passe pour l’un des proches du chef de l’Eglise orthodoxe grecque.
Impossible à dissocier
Comme l’a affirmé Mgr Nikolaos Foscolos à l’APIC le 2 mars, «une visite de Jean Paul II en tant que pèlerin ou chef d’Etat et non de pape en Grèce me semble difficile et compliquée, on ne peut en effet distinguer les statuts». «Lors d’une visite d’un chef d’Etat, a-t-il précisé, il faut un minimum de protocole. Il devra notamment y avoir une délégation de l’Eglise orthodoxe qui attende Jean Paul II à l’aéroport, c’est ainsi pour chaque visite d’un président étranger». Mgr Nikolaos Foscolos a insisté par ailleurs sur l’état d’esprit des Grecs. «En cas de visite du pape, de nombreuses manifestations hostiles sont prévues, menées par la ligne dure des orthodoxes». Les conséquences de ce voyage, a encore affirmé l’archevêque catholique d’Athènes, pourraient être délicates pour la petite communauté catholique. «Mais bien entendu, si Jean Paul II annonce sa visite, ce sera une grande joie pour nous». (apic/imed/pr)