Elargir la prise de conscience
Mexique: Les évêques et la marche des Zapatistes
Mexico, 6 mars 2001 (APIC) La marche des Zapatistes sur Mexico sert «à faire prendre conscience de l’importance des temps que nous vivons, qui demandent la participation responsable de tous dans l’édification d’un Mexique nouveau, dans la dignité, dans la justice et dans le développement que nous voulons tous». C’est ce qu’on peut lire dans un document publié par la Commission pour les Indigènes de la Conférence épiscopale mexicaine.
Pour la commission épiscopale, que préside Mgr Hector Gonzalez Martinez, archevêque de Oaxaca (Antequera), «de nombreuses parties actives et protagonistes de la société montrent qu’elles sont ouvertes pour mener à bon terme les efforts déjà entrepris pour parvenir à la paix». La commission épiscopale invite donc aussi «à apprendre et à écouter, sans rabaisser de manière superficielle ce que l’autre déclare».
L’objectif de la marche, organisée par l’Armée Zapatiste de libération Nationale (EZNL), qui tire son nom du chef révolutionnaire du début du 20e siècle Emiliano Zapata, est de rappeler aux députés et aux sénateurs qu’ils doivent s’engager à travailler en faveur d’une loi sur les droits des cultures indigènes – repoussée en 1996 par Ernesto Zedillo, qui était alors président du Mexique.
Libération des militants détenus
La marche est partie le 24 février des forêts du Chiapas, dans le sud du Mexique, région où vit une grande partie des Indios; elle devrait arriver le 11 mars à Mexico. Les Zapatistes demandent également qu’on libère leurs militants détenus et que l’armée se retire des régions habitées par les communautés d’Indios du Chiapas. La marche donne lieu à de nombreuses manifestations de femmes, de personnes âgées et d’enfants du peuple, qui sortent de chez eux pour saluer les marcheurs et encourager les requêtes des Zapatistes touchant leurs droits civils.
Vicente Fox Quesada, nouveau Président du Mexique, qui a pris ses fonctions le 2 décembre 2000, après avoir gagné les élections du 2 juillet 2000 contre le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), au pouvoir depuis des dizaines d’années, a exprimé sa confiance que la marche des Zapatistes se terminera «par des pas décisifs en vue de la paix au Chiapas», et que l’on donnera une réponse adaptée «à la dette actuelle à l’égard des Indigènes dans tout le Mexique». (apic/cip/pr)