Caritas-Genève présente à son tour le «testament biologique» (130389)

Un plus dans l’accompagnement en fin de vie

Genève, 13mars(APIC) Le «testament biologique», récemment publié par Caritas-Suisse, a été présenté à la presse lundi 13 mars à Genève, en présence de Mgr Amédée Grab, évêque auxiliaire du diocèse de Lausanne, Genève et

Fribourg.

Selon Gertrude Meisel, collaboratrice de Caritas, «ce document s’insère

dans toute la problématique de l’accompagnement en fin de vie, et cette

question commence à trouver un écho non seulement parmi le personnel

soignant, mais aussi auprès de certains professeurs de médecine». D’ailleurs, a-t-elle déclaré, l’un d’eux affirmait dernièrement que la médecine

est un art, une science, mais qu’elle doit également faire appel au coeur

des hommes.

En Suisse allemande, notamment, il existe depuis quelques années les

ADMD, des associations pour le droit de mourir dignement, appelées «ExitADMD». Le document de Caritas est une alternative aux propositions d’Exit,

affirme Mgr Grab, car, dit-il, «nous ne pouvons accepter l’idée qu’une personne a le droit de décider de mettre fin à sa vie. D’ou, aussi, notre opposition pour des raisons éthiques et morales à l’avortement».

Un nouveau regard sur le patient

Ce que déclare en fait le signataire du «testament biologique» est que

dans «le cas ou les fonctions vitales seraient à tel point affectées que la

probabilité de pouvoir continuer à vivre dignement soit pratiquement nulle

et que mon état me conduise automatiquement à la mort, je désire qu’il ne

soit pas recouru à des mesures exceptionnelles destinées à prolonger artificiellement ma vie». Le but est de protéger le patient contre des actes

médicaux disproportionnés et d’exiger l’utilisation de calmants à une dose

suffisante pour calmer la douleur même si cela doit abréger la vie.

Est-ce de l’euthanasie passive? Mgr Grab s’oppose à cette caractérisation et préfère parler d’aide à la personne en fin de vie. Cette question est

essentielle pour Gertrude Meisel qui insiste sur les progrès réalisés par

les soins palliatifs qui sont un nouveau regard porté sur la personne perçue dans sa globalité. Par cette approche, relève-t-elle, on ne fait pas

seulement appel aux progrès fulgurants réalisés par la médecine contre la

douleur, mais on se préoccupe aussi de tout l’aspect psychologique et spirituel. On apprend à dépasser les angoisses, à dire la vérité aux malades.

Dans ce sens, la collaboration constante entre le corps médical, le personnel soignant et la famille est cruciale. Même si Gertrude Meisel doit reconnaître qu’il existe encore de fortes réticences dans les structures administratives des milieux hospitaliers, elle se déclare néanmoins optimiste

pour l’avenir de ce type de médecine. (apic/pp/pr)

13 mars 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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