Restitution probable de l’objet par le Vatican
Rome: Remous autour d’une icônes de Kazan
Rome, 25 février 2001 (APIC) Une petite icône du 16° siècle, haute de 30 centimètres, connue pour ses «guérisons et autres miracles», attire l’attention à Rome et en Russie.
L’icône est apparue mystérieusement en 1597 à Kazan, la capitale de la République des Tatars, une République de la Fédération Russe située sur la moyenne Volga; elle devint célèbre par «les miracles obtenus par l’intermédiaire de la Sainte Vierge». L’icône fut dérobée en 1904 dans la cathédrale de Kazan, emportée en bateau par un certain Chaikin, et se trouve actuellement dans les appartements du pape, avec d’autres icônes. Les autorités de Kazan, et notamment le maire, voudraient bien récupérer l’icône de la ville. Jean Paul II n’y verrait aucune objection.
Les autorités de Kazan sont bien décidées à la récupérer. Le 20 octobre 2000, Kami Ishakov, et les membres du Conseil municipal, se sont rendus au Vatican et ont rencontré le pape Jean Paul II. Ludmilla Andreeva, membre de la délégation, a déclaré que Jean Paul II serait lui aussi très heureux que Kazan possède à nouveau la précieuse icône. Mais il est évident qu’un échange ne pouvait intervenir qu’entre les responsables des Eglises étant donné qu’il s’agit d’un trésor religieux, et que la religion est une question qui ne relève pas du domaine de la politique.
L’icône de l’Eglise orthodoxe fera son retour certainement par l’intermédiaire du chef de l’Eglise orthodoxe, le patriarche Alexis II.
Le problème pourrait néanmoins se compliquer sous un autre aspect. A partir du moment où l’intérêt s’est porté sur l’icône de la Sainte Vierge de Kazan, des doutes toujours plus grands se sont faits jour sur son authenticité, de la part de spécialistes russes de l’histoire de l’art. Le 30 janvier, Natalia Chugreeva, du Musée Andrei Rublev, a déclaré que, sur la base d’informations qu’elle avait obtenues du Vatican, d’après les dimensions de l’icône, les photos et les examens aux rayons X, cette icône était une copie qui remonterait à la deuxième partie du XVIII° siècle.
La réponse est venue de Ljudmila Andreeva, membre du Conseil municipal de Kazan, qui a exposé l’attitude des autorités de la ville: «Nous sommes au courant de cette interprétation; mais les vérifications détaillées faites durant les deux dernières années confirment l’authenticité de l’icône». Une délégation de la ville de Kazan doit rencontrer Natalia Chugreeva qui déclare que l’icône est une copie, pour entendre ses conclusions. (apic/fides/pr)