Rome: Le Saint-Siège met en garde contre la théologie du jésuite belge Jacques Dupuis
On lui reproche un certain «relativisme»
Rome, 26 février 2001 (APIC) Le Saint-Siège a une nouvelle fois mis en garde lundi 26 février contre certaines thèses sur le pluralisme religieux contenues dans la théologie du jésuite belge Jacques Dupuis. De «graves ambiguïtés» et des «difficultés» dans la théologie du Père Dupuis ont amené la Congrégation pour la doctrine de la foi, dirigée par le cardinal Ratzinger, à rédiger une «notification» document de 4 pages en français -, publiée lundi par le Saint-Siège.
La Congrégation pour la doctrine de la foi rappelle la position de l’Eglise catholique concernant les points litigieux du livre du Père Dupuis «Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux», édité en 1997.
L’auteur s’était déjà vu contester un certain relativisme dans sa conception du salut apporté par le Christ. Il avait alors interrompu les cours qu’il donnait à l’Université pontificale grégorienne à Rome, de manière à répondre aux questions qui lui étaient posées par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Depuis le mois de novembre 1998, un dialogue entre les deux parties s’est ensuite engagé, aboutissant à cette «notification».
La «notification» de la Congrégation pour la doctrine de la foi a été acceptée par le jésuite
Approuvée par le pape Jean Paul II le 19 janvier 2001, la «notification» a été acceptée par le jésuite. En la signant, celui-ci s’est engagé à «reconnaître les thèses énoncées et à s’en tenir à l’avenir (…) aux contenus doctrinaux» indiqués par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Le texte de la «notification» devra par ailleurs apparaître dans les éventuelles réimpressions ou rééditions du livre en question ainsi que dans ses traductions.
Rappelant tout d’abord que le salut «de toute l’humanité» est accompli «dans et par Jésus-Christ, Fils incarné du Père», la Congrégation pour la doctrine de la foi insiste sur l’»unicité» de la révélation de Jésus-Christ, soulignant qu’il n’est pas besoin «qu’elle soit complétée par d’autres religions». On peut cependant trouver «des graines de vérité et de bonté» dans les autres religions, ajoute le document, mais elles «dérivent» de la médiation du Christ. Pour la Congrégation pour la doctrine de la foi, il est donc «contraire à la foi» de considérer la révélation comme «limitée, incomplète ou imparfaite».
Hors de l’Eglise…
La «notification» souligne par ailleurs que l’action de l’Esprit Saint pour les non chrétiens est la même que celle du Christ. Elle explique que «l’Esprit Saint, pour sauver les non chrétiens, utilise les éléments de vérité et de bonté qui se trouvent dans les diverses religions», et qui découlent du Christ. «L’Eglise est signe et instrument de salut pour tous les hommes», ajoute le document, précisant qu’il est contraire à la foi catholique de considérer les diverses religions du monde comme des «voies complémentaires à l’Eglise pour ce qui est du salut».
La «notification» conclut en rappelant que «les textes sacrés des autres religions ne peuvent être considérés comme complémentaires à l’Ancien Testament, qui est la préparation immédiate à l’événement du Christ». La Congrégation pour la doctrine de la foi avait déjà publié un document exposant la doctrine de l’Eglise catholique sur le salut apporté par le Christ et les religions non chrétiennes, en 1997, au moment de la sortie du livre du Père Dupuis. Ce sujet avait de nouveau été repris par la Congrégation par la publication de la déclaration «Dominus Iesus», le 5 septembre 2000, de laquelle est inspirée cette «notification» adressée au Père Dupuis. (apic/imedia/be)




