Israël: Les «fous du Temple» aimeraient raser les mosquées du «Haram as-Sharif»

Des juifs illuminés aimeraient ainsi hâter la venue du Messie

Jérusalem, 18 janvier 2001 (APIC) Depuis quelques temps, les services de sécurité israéliens sont sur les dents: des extrémistes juifs aimeraient bien reconstruire le Temple juif en faisant place nette sur le «Haram as-Sharif», l’Esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine.

La police israélienne prend la menace au sérieux, car le Mont du Temple, comme l’appellent les juifs, est un lieu sacré qui pourrait déchaîner une explosion difficilement contrôlable. C’est d’ailleurs la visite provocatrice du faucon Ariel Sharon le 28 septembre dernier qui a mis le feu aux poudres du nouveau soulèvement palestinien, l’»intifada Al-Aqsa», du nom d’une des mosquées du «Haram as-Sharif».

Convaincus qu’il faut hâter la venue du Messie en reconstruisant le Temple juif en lieu et la place du troisième lieu les «fous du Temple», des illuminés – juifs d’extrême-droite, ils sont déjà des centaines à Jérusalem à se consacrer aux préparatifs de la construction du troisième Temple – sont prêt pour le moment propice. Des «gardes du Temple» ne cachent pas leur souhait de voir un jour les mosquées exploser, une crainte majeure de tous les services de sécurité israéliens.

Une attaque terroriste mettrait le feu aux poudres non seulement en Israël et dans les territoires occupés, mais également dans tout le monde musulman. Une inquiétude partagée par le Centre pour la protection de la démocratie en Israël, qui s’alarme de l’idéologie de la dizaine d’organisations se réclamant du Mont du Temple.

Torah en main, ces illuminés ont tout reconstitué: encens, instruments pour les sacrifices d’animaux, instruments de musique – lyres, harpes et trompettes -, costumes en lin des prêtres et chandelier à sept branches. On peut voir tout cela dans le musée de «l’Institut du Mont du Temple», que les élèves du pays visitent pour se faire une idée de la vie au Temple. L’exposition a été financée par le ministère israélien de l’Education. L’Institut du Temple est dirigé par le rabbin Israël Ariel, un membre influent du parti Kach, le mouvement raciste anti-arabe du rabbin Meir Kahane, désormais interdit.

Reconstruire le Temple sacré…

Derrière le prétexte pédagogique, les intentions sont moins pures. Il s’agit pour les extrémistes de tout faire pour aboutir un jour à la reconstruction du Temple sacré des juifs… Mais pour eux, se basant sur la Bible, le Temple de Salomon se trouvait exactement à l’endroit où s’élèvent actuellement le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa, l’une des pierres d’achoppement des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Les deux parties exigeant la souveraineté sur les lieux, ce qu’Israël refuse. Notons que le judaïsme orthodoxe interdit aux juifs de monter sur le Mont du Temple pour ne pas désacraliser le lieu. Il interdit aussi de vouloir hâter la venue du Messie autrement que par la prière et le respect des commandements divins.

Le Centre pour la protection de la démocratie en Israël met en garde contre les milieux extrémistes qui ont une vision théocratique de l’Etat d’Israël. «Au-delà de la question du Mont du Temple, c’est une lutte pour le visage que doit avoir l’Etat d’Israël», constate Yizhar Béer, responsable du Centre. Nombre de «fous du Temple» sont des activistes au casier judiciaire chargé en raison d’activités violentes de type nationaliste. Ils n’attendent que l’occasion de passer à l’action, craignent les services de sécurité. (apic/orj/be/pr)

18 janvier 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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