Sénégal: Le président Wade contre un dédommagement de l’Afrique pour l’esclavage

«C’est un tort qui ne peut être évalué en milliards de dollars»

Dakar, 14 août 2001 (APIC) Abdoulaye Wade, président du Sénégal, s’est déclaré opposé à toute forme de réparation financière du continent africain pour l’esclavage. Selon lui, cette revendication exprimée par de nombreux Africains en vue du sommet mondial sur le racisme qui débute le 31 août à Durban ne se justifie pas. Il estime que les torts faits aux Africains ne peuvent être évalués en milliards de dollars.

Lors d’une récente rencontre avec les correspondants de presse accrédités à Dakar, Abdoulaye Wade a affirmé qu’il ne s’associera jamais à une demande d’argent pour compenser la traite négrière qui a endeuillé le continent africain pendant plusieurs siècles. «C’est de la comptabilité sur papier et on ne peut pas, en termes monétaires, évaluer ces torts», a-t-il souligné. «C’est insultant», a-t-il encore estimé en parlant de la demande de compensation financière de plus en plus exigée des grandes puissances par les intellectuels africains. Il a cependant reconnu que «les effets de l’esclavage continuent de sévir encore au détriment du continent (africain)».

Le chef de l’état sénégalais a cependant déploré la responsabilité de certains rois africains de l’époque dans la pratique de l’esclavage. Ceux-ci, a-t-il dit, vendaient eux mêmes leurs frères noirs. A cet égard, il s’est déclaré favorable à une action en justice contre les compagnies ayant aidé à transporter des noirs vers d’autres continents. «Nous devons mener une action pour que la communauté internationale soit consciente des torts faits à l’Afrique», a souligné Wade. Il a annoncé qu’il défendra ces idées au sommet mondial sur le racisme de Durban en Afrique du Sud. (apic/ibc/bb)

15 août 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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