Situation de l’Eglise au Brunei
Encadré
Le Brunei a une superficie de 5’770 km², pour une population de 350’000 habitants, musulmane à 80% composée de Malais. Les chrétiens représentent 7,7%, dont 20’000 catholiques (3’000 sont originaires du Brunei, et 17’000 sont des étrangers venus pour y travailler). Le gouvernement est un sultanat islamique. Le sultan Hassanal Bolkiah Muizzaddin Waddaulah est le chef d ’Etat, chef du gouvernement et chef de la religion. Il s’inspire de l’idéologie de la Monarchie Musulmane Malaise. Il est entouré de cinq conseils (religieux, privé, administratif, législatif, de succession), et il nomme personnellement les ministres. Les cinq partis politiques qui existaient ont été dissous et leurs dirigeants ont été exilés.
Difficultés de l’Eglise catholique
L’Eglise catholique dirigée par un préfet apostolique depuis 1998, compte deux prêtres, une religieuse, deux séminaristes, trois paroisses et une station missionnaire. L’Eglise dirige quatre écoles catholiques et accueille ainsi 2’800 élèves. Dans la liturgie, on se sert de plusieurs langues: anglais, chinois, malais et philippin. L’évangélisation se fait chez les groupes tribaux et chez les groupes de langue chinoise. Il est interdit de convertir les Malais dont plus de 98% sont musulmans.
L’islam est la religion d’Etat. La liberté religieuse est garantie par la constitution mais, dans la pratique, son application est soumise à de nombreuses restrictions et aux interprétations ambiguës des autorités civiles. Les activités chrétiennes sont strictement limitées, et, dans les dix dernières années, les évêques et les missionnaires n’ont pas obtenu de visas pour entrer dans le pays. L’Eglise rencontre de grandes difficultés pour importer du matériel religieux et pour obtenir des permis de construction d’églises. En 1991, tous les prêtres et toutes les religieuses étrangers ont été invités à quitter le pays. Cette décision a ébranlé les relations entre l’Eglise et le gouvernement. Le Ministère de l’Education impose à tous les étudiants, y compris à ceux qui ne sont pas musulmans, de suivre les études islamiques. Même les écoles catholiques ne peuvent pas mettre l’éducation chrétienne dans leur programme de cours. Les chrétiens peuvent se convertir à l’islam, mais le contraire est interdit. Au plan personnel, toutefois, les rapports entre chrétiens et musulmans sont généralement bons. Devant la forte pression musulmane, de nombreux catholiques ont préféré émigrer au Canada, en Australie et aux Etats-Unis, ce qui a affaibli la présence et l’influence de l’Eglise locale. (apic/fs/at/pr)